«1000 personnes de la mouvance islamiste radicale ont été interpellées.» Une fondation privée sous l'égide de l'Etat français, pour gérer le financement de la réalisation des mosquées, sera installée prochainement. La structure pourrait recevoir des dons et des legs de mécènes français et étrangers. Elle permettrait «à la fois de financer des lieux de culte, des actions sociales et d'aider à la formation des imams», a déclaré Dominique de Villepin, le ministre de l'Intérieur et des libertés publiques qui a décidé de mener une guerre contre les réseaux terroristes via l'immigration clandestine. Il envisage d'engager une série de mesures à même de garder un oeil sur les lieux de culte musulmans et sur leur financement dont l'origine et c'est un secret de polichinelle, provient de donateurs anonymes qui oeuvrent dans la plupart des cas à propager le fondamentalisme religieux auprès d'une jeunesse marginalisée et désoeuvrée. Dans un entretien accordé au journal français, Le Figaro, le ministre français a révélé jeudi dernier, que plus de «1000 personnes de la mouvance islamiste radicale ont été interpellées. 160 ont été placées en garde à vue, 106 en centre de rétention, 14 islamistes radicaux ont d'ores et déjà été expulsés». Le ministre français compte s'attaquer à l'immigration illégale pour traquer les réseaux terroristes qui s'y réfugient. Il a annoncé la mise en place d'un plan de lutte prévoyant 20.000 reconduites aux frontières en 2005. Tirant à boulets rouges sur les camps de transit qui hébergent des émigrés clandestins avant de statuer sur leur sort, il a estimé que ces lieux de concentration «sont à la fois inefficaces et contraires aux valeurs européennes. On l'a vu à Sangatte. Ces camps constituent des lieux de recrutement pour les filières mafieuses, voire terroristes, et représentent donc une menace pour notre sécurité». Son objectif premier semble être le contrôle de ces zones à risque. Concernant la loi de 1905 pour notamment son volet relatif au financement de la construction des mosquées, et que le ministre de l'Economie Nicolas Sarkozy a émis le voeu de réviser, De Villepin n'a pas jugé utile de revoir les dispositions du texte, mais il a estimé qu'il suffisait de mettre des garde-fous et de contrôler les différentes procédures qui aboutissent à leur réalisation: «Il n'est pas nécessaire de changer la loi. Il faut juste en exploiter toutes les possibilités: garanties d'emprunt, cession de terrains avec des baux emphytéotiques».Ces baux ou contrats de longue durée permettent une meilleure identification des souscripteurs et empêchent que les édifices changent de main. Le haut responsable français envisage le renforcement du dispositif législatif en proposant la création d'«une fondation privée qui canalisera les différents financements». Il a fait état de l'implication de plusieurs collèges qui auront pour mission de piloter l'institution. Il s'agit du «Cfcm, des ministères de l'Intérieur, des Affaires étrangères et des Affaires sociales et enfin des personnalités qualifiées». Il a précisé néanmoins, que la fondation sera un outil à la disposition du Cfcm. A leur tour, les fédérations musulmanes pourront bénéficier de cet outil. «Tout passerait, a expliqué le ministre français, par un même canal en liaison avec un organisme financier chargé de gérer ces fonds». En outre pour une maîtrise totale de la situation, il a déclaré que «dès la rentrée de 2005, un dispositif sera mis en place pour assurer la partie profane enseignée dans un cursus universitaire». Par ailleurs, De Villepin fait de la lutte contre l'immigration irrégulière son cheval de bataille arguant que «c'est un grand enjeu républicain». Il a évoqué un plan en trois axes pour combattre ce phénomène basé sur la coopération avec les pays d'origine, l'aide aux pays de transit pour mieux contrôler leurs frontières et le renforcement du travail avec les pays européens. Il a signalé que «l'entrée en France est d'ailleurs devenue plus difficile ces derniers mois». Elle devra être encore plus rigoureuse car le ministre français a annoncé des mesures drastiques pour l'avenir. Il a également crié haro sur les établissements pénitentiaires qui «sont un vivier pour des imams autoproclamés, eux-mêmes détenus». «Il faut organiser, a-t-il souligné, et structurer les aumôneries musulmanes pour que des gens compétents et sérieux s'occupent des prisonniers. Il n'y a que 77 imams musulmans dans les prisons pour un total de 866 aumôniers», a-t-il conclu.