La Fondation pour les œuvres de l'islam en France, dont les statuts ont été signés hier au ministère français de l'intérieur, à Paris, par les quatre présidents des principales fédérations du culte musulman, en qualité de fondateurs, est perçue comme “l'outil juridique approprié” pour faire face aux difficultés dans les domaines de “l'exercice du culte” et de la “formation”. Concernant les conditions de l'exercice du culte, on estime que les 1 685 lieux de culte recensés à travers la France “sont insuffisants” pour cinq millions de musulmans. À titre comparatif, l'Allemagne compte 2 500 lieux de culte pour trois millions de musulmans. Par ailleurs, 20% de ces lieux recensés en France sont en mauvais état. L'accent est mis sur le fait que 30% des imams, sur les 1 200, ne parlent pas français. Le financement de la construction et la rénovation des lieux de culte, la formation des imams et l'organisation du Conseil français du culte musulman (CFCM) sont, d'après ses statuts, les trois principaux domaines auxquels elle contribue. La fondation est, selon la présentation faite à ce titre, “un organisme privé qui bénéficie d'un capital alimenté par des dons pour poursuivre un but d'intérêt général”. Elle“est au service du Conseil français du culte musulman, mais en est séparée juridiquement”. Son capital est alimenté par des “dons, legs, aides, subventions de donateurs français et étrangers”. Il est géré de “façon indépendante et transparente” par le conseil d'administration. Les fonds de la fondation “sont déposés sur un compte ouvert à la Caisse des dépôts et consignations”. Le capital initial de cette institution est fixé à 800 000 euros. Ce montant “est d'ores et déjà dépassé”, a souligné le ministre français de l'intérieur, Dominique de Villepin, lors de la signature des statuts. Elle sera dotée d'un conseil d'administration composé de sept membres représentant les fondateurs (quatre principales fédérations du culte musulman), de huit personnalités qualifiées ainsi que d'un commissaire du gouvernement (désigné par le ministère de l'intérieur). Ce conseil dispose d'une direction administrative et est assisté financièrement par la Caisse des dépôts et consignations. Après la signature, ce lundi, des statuts types de la fondation, les prochaines étapes sont la promulgation (entre mai et juin prochains) en Conseil d'Etat du décret portant création officielle de la fondation et l'élection de son président. Cette dernière étape interviendra après l'élection du CFCM, dont la date a été fixée au 19 juin par le conseil d'administration du CFCM, réuni dimanche à la Grande-Mosquée de Paris. R. N.