L'Algérie n'est pas épargnée par cette catastrophe puisque les agents de transmission du virus existent. Très inquiétantes sont les prévisions de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle lance un cri d'alarme. L'alerte est au rouge et la catastrophe semble imminente. Le virus de la grippe aviaire pourrait provoquer une pandémie chez l'homme, faisant des millions de morts et touchant plus d'un quart de l'humanité si des mesures d'urgence ne sont pas prises, selon cette organisation très pointue en termes de santé publique. La psychose est d'autant plus grande que le vaccin ne sera pas disponible avant mars prochain. Catastrophisme ou nécessaire mesure de prévention? En tout cas, il est plus judicieux de prévoir la catastrophe que de l'attendre. L'Algérie n'est pas écartée dans ce malheur puisque les agents par lesquels se transmet ce virus existent. Il s'agit notamment des oiseaux migrateurs, en provenance d'Asie où la maladie a sévi, et des oiseaux importés dans le même continent par des réseaux informels ou les trabendistes. Il y a une année, les services du ministère de l'Agriculture se sont montrés rassurants en affirmant que «le problème de la grippe aviaire n'existe pas en Algérie». La raison, selon le ministère, est que l'Algérie n'importe pas d'intrants avicoles des pays d'Asie. Toutefois, une cellule de veille et de suivi a été mise en place par le ministère de l'Agriculture en collaboration avec les services spécialisés du ministère de la Santé pour suivre quotidiennement l'évolution de l'épidémie au niveau mondial. Pour l'instant, rien n'a filtré de cette structure qui a pourtant promis de communiquer en temps réel les nouveautés. Dans son alerte, l'OMS a expliqué que les pays devaient préparer rapidement des campagnes d'information et tenir prêtes leurs structures hospitalières. La grippe aviaire, qui a tué depuis décembre dernier 32 personnes en Asie, 12 en Thaïlande et 20 au Vietnam, pourrait alors entraîner une pandémie de grippe capable de commencer «la semaine prochaine ou dans les années à venir», a déclaré le Dr Stoehr, coordinateur du programme de l'OMS contre la grippe. «Il n'y a pas de date, mais il va y avoir une nouvelle pandémie», a prédit Stoehr. Selon lui, plus d'un quart des 6,4 milliards d'habitants de la planète seraient malades. «Des estimations portent le nombre de morts entre deux et sept millions et le nombre de personnes contaminées au-delà du milliard parce que 25 à 30% tomberont malades», a-t-il dit ajoutant qu'«une épidémie de grippe se répandrait dans le monde entier et tous les pays seraient touchés». Chez l'homme, les patients présentent, selon les spécialistes, des conjonctivites, des symptômes classiques d'une grippe, de fièvre, de gorge irritée, de toux et, pour les cas mortels, de troubles respiratoires sévères dus à l'infection pulmonaire virale.