Le Miptv (marché international de la production télévisuelle) s'est ouvert à Cannes et les producteurs de séries américaines, turques et coréennes font face à un nouveau venu à la croissance exponentielle: la Turquie. Depuis quelques années, le cinéma et la télévision turcs ont dominé le paysage audiovisuel et cinématographique européen. C'est pour cette raison essentielle que la Turquie est devenue incontournable. En 2023, les exportations de séries devraient générer près d'un milliard de dollars, contre un million en 2007. Elles n'ont pas encore détrôné The Mentalist ni Grey's Anatomy au palmarès des fictions les plus regardées dans le monde. N'empêche. Les séries turques pourraient bien un jour faire de l'ombre à leurs grandes rivales américaines. Signal fort, au Mipcom, le marché international des programmes organisé cette semaine à Cannes, la Turquie, invité d'honneur, est venue en force: 411 exposants ont fait le déplacement contre 223 l'an dernier. Le Miptv, le marché international des programmes, est le principal rendez-vous mondial des professionnels de la télé. C'est là que sont découverts, vendus et achetés les concepts d'émissions et de séries à travers le monde. Parmi les pays qui exportent le plus leurs programmes télés dans le monde, figure la Turquie. Sur le marché international des séries, les Américains ne sont plus tout seuls. Au niveau mondial, une foule de nouveaux concurrents tente de tirer la couverture à elle: l'Inde, la Corée du Sud, ou encore, donc, la Turquie, qui fait une percée spectaculaire. Le pays situé au croisement de l'Occident, de l'Orient et de l'Asie a vendu pour 150 millions de dollars de séries à l'export l'an dernier. C'est aujourd'hui l'exportateur de séries le plus dynamique au monde. Pas encore le plus gros, mais celui qui connaît la plus importante croissance et les plus gros succès d'audience à l'étranger. Rien à voir avec les séries low cost ou de télénovelas proche-orientales. Le secteur de la télévision en Turquie est très concurrentiel et très professionnel. Largement au niveau des standards occidentaux. Les séries turques s'exportaient depuis longtemps chez les voisins du Proche et du Moyen-Orient. Mais aujourd'hui, la Turquie a largement dépassé son marché régional. La série The end par exemple, un thriller psychologique dans une famille déchirée par le mensonge et la manipulation, a été achetée en version originale dans 35 pays dont l'Angleterre et la Suède. Des adaptations sont maintenant envisagées aux Etats-Unis, en Allemagne et en France. Cette année, on évoque même une adaptation de «Desperate Housewives» en turc, précise Nilufer Kuyel, d'Endemol Shine en Turquie. [email protected]