Alors que les chaînes algériennes privées s'organisent pour exister dans le Maghreb, aucun de leur représentant ne s'est rendu à Cannes la semaine dernière pour acheter des productions. Le Mipcom ou marché international des contenus audiovisuels, organisé cette semaine à Cannes, n'a attiré aucun Algérien hors le représentant de la télévision publique qui a son réseau dans la région. Aucun nouveau format ne s'est imposé cette année dans les émissions de flux au Mipco. Certes, on a trouvé: «Man vs Fly» qui offre une minute à un candidat pour tuer une mouche dans une pièce fermée. En étant le marché des émissions aux seniors avec des formats comme «Des chiffres et des lettres». Il «100 Ans de sagesse» qui n'acceptent que des candidats centenaires, alors «50 Ways to Kill Your Mammy» emmène une senior de 70 ans faire des sports extrêmes autour du monde. Le Mipcom 2014 est celui du rapprochement entre Shine et Endemol. Les diffuseurs et les distributeurs étant fragilisés par la conjoncture financière actuelle. Est-ce que «Shine et Endemol pourront prendre plus de risques»? Mais la télé «délinéarisée», c'est-à-dire consommable à la demande, complique le jeu. L'avenir est difficile à lire. Dans ces conditions, les fusions se font tous azimuts. Les acteurs du flux pourront vouloir se rapprocher de spécialistes de la fiction pour diversifier les risques. Un diffuseur comme Discovery a racheté le producteur britannique All3media. Plus audacieux encore, Disney a sorti 950 millions de dollars pour racheter Maker Studios, un opérateur de chaînes sur YouTube. But: toucher les jeunes avec les formats courts qu'ils affectionnent. Mais le Miptv c'est surtout un marché où ont lieu ses courses audiovisuelles. Les ventes à l'export de la production française de fictions, séries d'animations, émissions et documentaires français ont augmenté de 8%, à 137 millions d'euros, un record, avec une hausse dans toutes les catégories, indique ce bilan publié au Rendez-vous de Biarritz, le marché des oeuvres françaises pour les acheteurs étrangers. Près de 70.000 heures de programmes français ont été vendues l'an dernier. Parmi les succès français internationaux, les séries de Canal+ dont «Les Revenants», vendues dans une quarantaine de territoires, mais aussi «Engrenages» ou «Braquo», des séries d'animations comme «Les As de la Jungle, Opération Banquise» et «Silex and the City», des séries du service public comme «Les Hommes de l'Ombre», «Fais pas ci, fais pas ça», «Les Petits Meurtres d'Agatha Christie» ou «Candice Renoir», de TF1 comme «Crossing Line» et d'Arte comme «Ainsi Soient-ils». Au total les ventes de programmes d'animation, genre le plus exporté, progressent pour la 5e année consécutive à 46,9 millions d'euros (+6,7%), suivis des documentaires (+3,7% à 30,8 millions) et des fictions (+14,1% à 26 millions). Enfin les ventes de formats (de fiction, jeux et variétés) ont atteint 22,1 millions en 2013 (+3%). Les chaînes étrangères et notamment en Europe de l'Ouest, renouent avec les achats et l'Amérique du Nord redevient deuxième importateur de programmes français. «Le marché change fondamentalement, en raison d'opérateurs plus diversifiés comme les chaînes thématiques et surtout les plate-formes de vidéo à la demande, Netflix, Hulu et autres», a-t-il souligné. «Ces plate-formes prennent le relais du marché des DVD physiques, qui continue de s'effondrer. Les ventes des plate-formes de vidéo à la demande, inexistantes il y a 5 ans, représentent jusqu'à 25% des ventes dans certains pays». [email protected]