Le département de Hamid Grine a choisi d'appliquer la réglementation en vigueur Le département de Hamid Grine qui assume pleinement le motif de son action à l'endroit de la chaîne, a choisi d'appliquer la réglementation en vigueur. Les locaux de la chaîne de télévision El Watan TV ont été mis sous scellés hier par les services de la wilaya d'Alger, sur instruction du ministère de la Communication. Ce média de droit étranger, «exerce d'une manière illégale et diffuse, de surcroît, des contenus subversifs et portant atteinte aux symboles de l'Etat», retient le ministère de la Communication. Il va de soi que la référence à l'entretien accordé par Madani Mezrag à cette chaîne est on ne peut plus claire. L'ancien chef de l'ex-AIS a livré sa propre appréciation de la Réconciliation nationale, portant au passage atteinte à la personne du président de la République et même aux termes de la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale. Mezrag répondait à l'interdiction de créer un parti que lui a signifiée le chef de l'Etat, comme le stipule d'ailleurs la loi sur la Réconciliation nationale. Cet épisode qui a fait couler beaucoup d'encre et amené le ministre de la Communication à réagir et annoncer le dépôt d'une plainte contre l'ancien cadre du parti dissous, a illustré la responsabilité des médias privés dans la gestion de l'information et les lignes rouges à ne pas dépasser. Cela dit, le département de Hamid Grine, qui assume pleinement le motif de son action à l'endroit de la chaîne, a choisi d'appliquer la réglementation en vigueur et ne pas attendre la décision de justice. Il faut savoir, en effet, que la décision de fermeture des locaux d'El Watan TV repose sur la loi sur l'audiovisuel, à travers son article 20 qui subordonne l'exercice d'une activité en rapport avec l'audiovisuel à une autorisation préalable délivrée par décret. El Watan TV, au même titre que l'ensemble des chaînes privées, ne dispose pas de ce décret. De fait, il n'est pas besoin de recourir à la justice, puisque la loi donne au ministère de la Communication la prérogative d'agir dans ce genre de contexte. Il est donc clair que la décision du département de Hamid Grine n'a rien d'illégale. De fait, il n'y a pas, dans ce cas de figure, matière à accuser le gouvernement de fouler aux pieds les lois qu'il promulgue lui-même. Il reste que dans la démarche du ministre, il y a un fond politique. Et c'est sur cet aspect des choses que certaines formations politiques, à l'image de Ennahda, dénoncent la décision ministérielle. Il faut dire que même sur cet aspect des choses, le ministère affiche une détermination sans faille et montre une réelle volonté de ne pas laisser passer des dépassements aux lois de la République. C'est dire que l'application de la loi sur la chaîne El Watan TV ne relève pas du subterfuge de la part du ministère qui annonce son intention de frapper avec la même rigueur tout autre contrevenant. On est censé comprendre que ce n'est pas le statut des chaînes privées qui donne des «crocs» aux pouvoirs publics. Ces derniers, à travers le ministère de la Communication, agiront avec la même fermeté, même après la mise en place de toutes les instances prévues par la loi sur l'audiovisuel. Les arguments développés par certains cercles arguant que l'ensemble des médias télévisuels privés sont autant soumis à l'article 20 de la loi et qu'à ce titre tout le paysage devrait disparaître en attendant la finalisation de l'édifice législatif, ne semble pas mettre l'Exécutif dans la gêne.