Où s'arrêtera cette macabre comptabilité? Les chiffres fournis par une trentaine de pays et des commissions nationales du Hadj font état d'au moins 1608 morts. Le bilan de la catastrophe la plus meurtrière dans l'histoire du pèlerinage de La Mecque s'est encore alourdi. Les chiffres fournis par une trentaine de pays et des commissions nationales du Hadj font état d' au moins 1608 morts. Depuis un bilan officiel de 769 morts fourni le 26 septembre, deux jours après le drame, Riyadh n'a toujours pas dressé un décompte, par nationalité, des victimes. A ce jour, les autorités saoudiennes refusent de donner de nouveaux chiffres alors que le nombre des morts a plus que doublé par rapport aux chiffres officiels saoudiens. Selon des gouvernements et des commissions nationales du pèlerinage, le décompte risque de s'alourdir davantage pour atteindre les 2000 morts, car de nombreux pèlerins sont toujours portés disparus depuis cette bousculade qui a eu lieu lors du rituel de la lapidation symbolique de Satan, à Mina, près de La Mecque. La précédente catastrophe, la plus grave, survenue lors du Grand Pèlerinage musulman remonte au 2 juillet 1990 quand une bousculade dans un tunnel de Mina avait fait 1426 morts parmi des pèlerins, asiatiques pour la plupart. Un décompte établi sur la base de bilans fournis par les pays concernés, montre que l'Iran est le pays le plus touché avec 464 morts, l'Algérie a comptabilisé, jusqu'ici 28 morts. Les plus touchés par la catastrophe sont principalement l'Iran avec 464 morts, l'Egypte (177 morts), l'Indonésie (120 morts), l'Inde (101 morts), le Nigeria (145 morts), le Pakistan (87 morts), le Bangladesh (79 morts) le Mali (60 morts) et le Sénégal (54 morts). L'organisation du pèlerinage a suscité des critiques virulentes. L'Iran a accusé les responsables de Riyadh d'incompétence et de mauvaise gestion dans l'organisation du grand rassemblement annuel qui comprenait deux millions de musulmans. Un dirigeant du parti au pouvoir en Turquie, a proposé que son pays organise le Hadj car les Lieux Saints de l'islam appartiennent à tous les musulmans. Des propos dont le président Recep Tayyip Erdogan s'est aussitôt désolidarisé. Le roi Salmane, qui réagissait pour la première fois à ces critiques, a souligné devant le Conseil des ministres que le Royaume ne permettra jamais à quiconque agissant en coulisses de remettre en cause l'organisation par son pays du Hadj. Si en Arabie saoudite, les autorités et les médias tentent de minimiser la responsabilité de la famille royale, plusieurs pays insistent sur les manquements graves des autorités saoudiennes qui doivent rendre des comptes sur des failles dans la sécurité du pèlerinage à La Mecque. Celles-ci ont tantôt accusé les pèlerins africains qui n'ont pas respecté les directives de déplacement et tantôt justifient le drame par la grande affluence ayant provoqué un mouvement de foule incontrôlable. Avant le début du Hadj, 109 personnes sont mortes et 400 autres blessées dans l'effondrement d'une grue sur la Grande mosquée de La Mecque. Par ailleurs, l'Arabie saoudite a décidé de tripler le nombre de visas accordés aux fidèles souhaitant accomplir la Omra à La Mecque à partir de l'an prochain, a rapporté lundi dernier la presse saoudienne. Enfin, aucune réaction officielle algérienne n'est venue dénoncer ce drame qui a coûté la vie à au moins 28 Algériens et blessé d'autres. Une cellule de crise a été installée au niveau du MAE pour travailler avec celle instituée par le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs pour le suivi de l'évolution de la situation, avait précisé un communiqué du ministère.