L'Organisation des pays exportateurs de pétrole semble avoir enfin décidé d'agir L'offensive diplomatique d'envergure lancée par l'Algérie pour parvenir à un prix du baril qui arrangerait tout le monde n'est pas restée lettre morte. Rendons à César ce qui appartient à Jules. L'offensive diplomatique d'envergure lancée par l'Algérie pour parvenir à un prix du baril qui arrangerait tout le monde (producteurs et consommateurs) n'est pas restée lettre morte. Les médias n'ont pourtant pas jugé important de le souligner. Les feux de la rampe ont été braqués sur l'annonce faite par le ministre vénézuélien du Pétrole qui a confié que huit pays non-membres de l'Opep ont été conviés à la réunion technique de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole qui doit se tenir le 21 octobre à Vienne. «Les confirmations arrivent progressivement et je me charge d'appeler personnellement les ministres pour garantir que chaque délégation aura le niveau d'autorité requis», a déclaré Eulogio del Pino cité par une dépêche de l'agence Reuters. Lors de cette rencontre, le Venezuela va proposer la réintroduction d'un ancien mécanisme consistant à baisser progressivement la production pour contrôler les cours, avec un «premier plancher»à 70 dollars le baril et un objectif ultérieur de 100 dollars a déclaré l'ancien ministre vénézuélien du Pétrole, Rafael Ramirez, à l'agence de presse mondiale. Un niveau du baril qui a été aussi revendiqué par le passé par l'Algérie qui il faut le signaler a toujours fait corps avec la République bolivarienne à chaque fois que les cours de l'or noir se sont effondrés. L'Algérie et le Venezuela s'étaient concertés au plus fort de la dégringolade des prix du pétrole. «Nous avons évoqué le marché pétrolier international et réaffirmé notre position à défendre le prix du pétrole», avait déclaré le ministre du Pouvoir populaire pour les Relations extérieures du Venezuela, Rafael Ramirez, au mois de novembre 2014, à Alger, à l'issue d'un entretien avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le ministre vénézuélien avait fait mention d'une «convergence de vues» entre les deux pays à ce sujet. Trois mois plus tard, l'Algérie avait décidé de prendre le taureau par les cornes. Elle avait lancé une offensive diplomatique sans précédent pour sensibiliser les pays producteurs (Opep et non Opep à la dégringolade des prix du pétrole. C'est ainsi que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, remettra des lettres à des chefs d'Etat de pays membres de l'Association des producteurs de pétrole africains (Appa). Il s'agit du Nigeria, du Gabon, de l'Angola, du Congo et de la Guinée équatoriale. Le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, s'était rendu en Azerbaïdjan, importante puissance pétrolière régionale du Caucase, où il a été reçu par le président de l'Azerbaïdjan, Ilhem Aliyev, à qui il a remis un message du président Abdelaziz Bouteflika portant notamment sur la situation du marché pétrolier mondial rapportait L'Expression dans son édition du 12 février 2015. «L'initiative du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, consiste à renforcer le dialogue et la concertation entre tous les pays exportateurs de pétrole membres ou non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)», avait rappelé l'ex-ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, le 16 mars à Alger, à l'issue de ses entretiens avec le ministre angolais du Pétrole, José Maria Botelho de Vasconcelos, et l'ambassadeur du Nigeria en Algérie, Haruna Ginsau. Une démarche qui correspondait aux attentes du marché pour espérer un rebond des prix du pétrole. L'Algérie l'avait compris. Les experts le confirment. «Le marché restera sous pression tant que nous ne verrons pas de signes de la part de l'Opep... les marchés vont continuer à chercher à toucher le fond» avait prédit Gene McGillian, chez Tradition Energy. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole semble avoir enfin décidé d'agir. Cela suffira-t-il à secouer le baril? Tout dépendra du type de décision qui seront prises le 21 octobre. Hormis un électrochoc... rien d'autre ne pourra le sortir de sa torpeur.