Le siège de l'Opep L'Algérie et le Venezuela s'étaient déjà concertés au plus fort de la dégringolade des cours de l'or noir. Il est fort à parier que les deux pays qui ont affiché leur différence par rapport à l'Arabie saoudite qui avait décidé de ne point bouger le petit doigt devant l'effondrement des cours de l'or noir auront leur mot à dire vendredi prochain à l'occasion du sommet de l'Opep. L'Algérie et le Venezuela s'étaient déjà concertés au plus fort de la dégringolade des prix du pétrole. «Nous avons évoqué le marché pétrolier international et réaffirmé notre position à défendre le prix du pétrole» avait déclaré le ministre du Pouvoir populaire pour les Relations extérieures du Venezuela, Rafael Ramirez, au mois de novembre 2014, à Alger, à l'issue d'un entretien avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le ministre vénézuélien avait fait mention d'une «convergence de vues» entre les deux pays à ce sujet. «L'Algérie ne partage pas la position des gros producteurs au sein de l'organisation (l'Arabie saoudite et les pays du Golfe, Ndlr), selon laquelle «l'Opep doit cesser d'intervenir pour réguler le marché et de le laisser se stabiliser de lui-même», avait indiqué le 27 décembre 2014, l'ex-ministre de l'Energie, Youcef Yousfi. Les 12 devraient toutefois annoncer le maintien de leur plafond de production. Il faut cependant signaler que la décision ne va pas s'arracher haut la main. Les «faucons de l'Opep», les irréductibles défenseurs d'un baril à 100 dollars (Venezuela, Iran, Algérie...) affichent d'ores et déjà leur différence. Dans le sillage de l'offensive diplomatique initiée par l'Algérie pour tenter de stabiliser les prix du pétrole, le Venezuela propose de réunir au sein d'un même groupe des pays membres de l'Opep et des Etats qui n'en font pas partie. «Le gouvernement vénézuélien cherche à promouvoir des initiatives visant à obtenir un consensus entre les principaux pays membres de l'Opep et les producteurs hors cartel afin de trouver des points communs pour définir une politique économique susceptible de stabiliser le marché», indique un communiqué de l'Exécutif de la République bolivarienne du Venezuela. Une initiative qu'il est urgent de concrétiser. Les prix de l'or noir ont en effet de nouveau baissé à quelques heures de la tenue de la réunion de l'Opep. Hier en début d'après-midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 63,91 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Une baisse de 1,60 dollar par rapport à la clôture de la veille. Le cours du baril de «light sweet crude»(WTI) pour livraison en juillet cédait, de son côté, 70 cents à 60,56 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après être monté la mardi dernier à 61,26 dollars, soit le plus haut niveau de l'année pour un contrat de référence. Les prix du brut continuent à être plombés par une offre rendue surabondante par la production de pétrole de schiste américain. Un phénomène que les pays producteurs n'ont pas su contrer. «Les pays de l'Opep et hors-Opep n'ont pas reçu les avertissements qui auraient permis de contrer les effets négatifs du pétrole de schiste», a souligné le ministre du Pétrole du Venezuela, Asdrubal Chavez, lors du séminaire de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui s'est tenu hier. Devant ces errements et ce manque de vision le baril continue... à faire du yo-yo.