La nouvelle loi sur le sport va renforcer l'autorité de la fédération. Il y a quelques jours, le ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Abdelaziz Ziari, avait mis l'accent sur l'absence de contrôle rigoureux des associations sportives. Selon les dispositions de la loi 90-31 sur les associations, celles-ci sont tenues, chaque année de tenir une assemblée générale ordinaire appelée à débattre des bilans moral et financier de l'exercice écoulé. Dans le domaine du sport, l'AG en question se tient à la fin de chaque saison sportive. Si au niveau des fédérations et de certaines ligues, on peut croire que ces assemblées obéissent à des règles de conduite bien ordonnées avec lecture de bilans sous contrôle d'experts comptables et de commissaires aux comptes, on ne peut dire autant, loin s'en faut, des clubs où ces AG sont expédiées en coup de vent pour ne pas dire qu'elles sont bâclées. Depuis l'avènement de la loi 89-03 sur les associations et la mise en application de ce système d'assemblées générales, les ministres qui sont passés par la place du 1er Mai, siège du MJS, ont, constamment focalisé leurs attaques sur les fédérations sportives en matière de bilans. Il est vrai que celles-ci sont bénéficiaires d'une aide financière de l'Etat et se doivent de rendre des comptes. Mais est-ce que les clubs vivent exclusivement de leur argent? Non. Eux aussi têtent aux mamelles de l'Etat et eux aussi ont des comptes à rendre à l'autorité publique. Malheureusement si celle-ci se montre pointilleuse pour une fédération ou une ligue, elle est loin de valoir autant d'exigences de la part d'un club. Dans le football, pendant longtemps, des présidents de club se permettaient d'aller voir le ministre dès qu'un problème surgissait avec la FAF. Comme les présidents de celle-ci n'étaient pas suffisamment épaulés, le dernier mot revenait, le plus souvent, aux présidents de club. Il faut, en effet, reconnaître que nombre de ministres n'ont pas joué le jeu avec la FAF. Par leurs interventions, pour des objectifs purement populistes, ils ont contribué à affaiblir la FAF et à la rendre moins crédible. Ces ministres n'ont jamais compris que seule une FAF forte était de nature à les renforcer et à leur donner plus de poids dans l'échiquier gouvernemental. Gênés par la médiatisation à outrance du président de la FAF, ils ont, toujours cherché à se substituer à lui, histoire de lui voler la vedette et que l'on parle d'eux. Aujourd'hui, les choses ont évolué même si, de temps à autre, le ministre essaie de s'immiscer dans les affaires de la FAF. En tout cas, la Fédération algérienne de football jouit de beaucoup plus d'autonomie qu'auparavant. Elle va même bénéficier de prérogatives auxquelles on était à cent lieues de croire il n'y a pas si longtemps. En effet, la nouvelle loi sur le sport lui donne autorité sur les clubs et les ligues au point d'avoir un oeil sur leur comptabilité. Il s'agit là d'une énorme victoire de la FAF qui saura dorénavant combien d'argent brassent ces associations sportives. Il ne s'agira pas pour elle de jouer un rôle de contrôleur mais d'avoir un droit de regard sur les comptabilités en question. La nouveauté concerne surtout les clubs où existe une opacité en matière de financement. Ces derniers, c'est sûr, vont très mal apprécier le fait que la FAF met son nez dans leurs affaires alors que les DJS ont été mis au pas grâce à leur piston et à leurs interventions. En fait, la FAF demandera à voir si ces clubs ont les capacités de répondre aux critères d'un cahier des charges qu'elle compte, bientôt, instaurer. Cela se fait un peu partout dans le monde, notamment chez nos voisins tunisiens et en France où la fameuse Dncg (Direction nationale du contrôle de gestion) placée sous l'autorité de la FFF, a fait descendre des clubs de la D1 vers la D2 tout simplement parce que leurs finances étaient au rouge. Ce dont on peut être sûr, c'est que des clubs vont difficilement accepter la nouvelle donne, estimant qu'une association n'a pas à demander les comptes d'une autre association. Ce point a, semble-t-il, soulevé bien des problèmes lorsqu'il fut débattu à l'APN. Mais il a été entériné et les clubs seront obligés de s'y soumettre s'ils ne veulent pas passer pour des hors-la-loi. Il restera à savoir si la FAF ira jusqu'au bout de ses idées. On veut parler des prochaines directions de cette fédération qui risquent de ne pas avoir assez d'autorité pour appliquer cette disposition. On n'en est pas encore là.