La présidence du comité exécutif sera assurée pour deux ans par M.Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation. «Il ne saurait y avoir de bonne gouvernance sans Etat de droit, sans démocratie véritable, sans pluralisme politique. Comme il ne pourrait y avoir de bonne gouvernance non plus sans contrôle populaire», affirmait le chef de l'Etat, lundi dernier, à l'ouverture de la 27e conférence de l'Union parlementaire africaine. Les participants à cet important rendez-vous continental, qui ont fait de l'allocution d'orientation de M. Bouteflika leur document de travail, sont parvenus, au terme de trois jours de travaux, à un certain nombre de recommandations, invitant les Parlements africains à édicter des règles garantissant l'Etat de droit. L'UPA, dont la présidence du comité exécutif sera assurée pour deux ans par M.Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, a appelé les Etats du continent à «promouvoir la démocratie et les droits de l'homme et des peuples, y compris les droits des minorités». Par ailleurs, parmi les principales résolutions de la dernière session de l'UPA, figure la nécessité de la mise en oeuvre de réformes institutionnelles, favorisant le renforcement de la séparation des pouvoirs «afin de rendre effectifs les mécanismes de contrôle et de contrepouvoir». D'autant plus que dans leur écrasante majorité, les pays africains ne disposent pas d'une opposition politique crédible, d'où la nécessité de la doter d'un statut juridique. Sur le plan économique, les parlementaires africains recommandent «la promotion d'un commerce international équitable, basée sur une approche multilatérale des négociations». Comme ils demandent à l'OMC de «prendre en compte les différents niveaux de développement des Etats membres». A noter que lors d'une conférence de presse animée, hier, à la Présidence El Mithaq, M. Abdelkader Bensalah a mis en exergue le caractère «exceptionnel» de la dernière conférence de l'UPA, qui a vu la participation de 23 pays, 33 groupes parlementaires nationaux, 18 organisations internationales et régionales, dont des présidents de Parlements régionaux et continentaux. L'orateur entouré du secrétaire général de l'UPA et de quelques présidents de Parlements africains, a estimé que c'est la première fois que la représentation féminine a connu une nette amélioration, puisque 23 femmes parlementaires ont pris part à la 27e conférence de l'UPA. Par ailleurs, indique M.Bensalah, il est prévu la création d'un comité des femmes au sein de l'organisation afin d'imposer aux Etats africains la prise en compte de la représentation féminine dans les centres de décision. Pour sa part, le président sortant de l'UPA, en l'occurrence M.Ibrahim Boubakeur Keïta, a souligné que c'est la première fois qu'un chef d'Etat africain, en la personne de M.Bouteflika, préside l'ouverture d'une conférence de l'UPA et surtout insiste sur la bonne gouvernance. Autrement dit, il ne serait pas dans l'intérêt des autres chefs d'Etat du continent, dont les moyens d'accès au pouvoir sont connus de tous, d'évoquer une question qui précipiterait leur fin, à savoir l'ouverture à la démocratie, le respect des libertés du libre choix des peuples. A une question de savoir si la bonne gouvernance a été édictée par les nouvelles mutations géostratégiques ou émanent-elles de la conviction des Etats africains de se prendre en charge, M.Keita rétorque: «La mondialisation s'impose à tout le monde et c'est à notre tour d'être sérieux en s'y intégrant pleinement, de crainte d'être marginalisés.» Il est donc clair qu'à l'image du retard accusé par M.Bensalah dans la tenue de sa rencontre avec la presse, l'avènement de la bonne gouvernance en Afrique n'est pas pour demain, puisqu'il s'agit non seulement de préparer les conditions juridiques et structurelles, mais surtout de réformer les mentalités des gouvernants.