Les travaux de la 45e session du comité exécutif de la 27e conférence de l'union parlementaire africaine se sont ouverts, hier aux Palais des Nations. La première journée de ce forum auquel ont pris part, pas moins de 32 délégations, 8 pays observateurs, 21 présidents de parlement, 20 femmes parlementaires, de personnalités et d'organisations internationales (Ocde, FMI, Banque mondiale et OMC) et 22 ONG, a été consacrée à l'adoption de l'ordre du jour de cette conférence qui doit se poursuivre jusqu'à mardi prochain. La clôture sera précédée par le sommet des parlements africains qui sera présidé, lundi par le chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika. Lors de l'ouverture des travaux, le président du Conseil de la Nation, MAbdelkader Bensalah, tout en rappelant le climat de sécurité dans lequel se tient cette conférence, favorisé, dira-t-il par la politique de concorde civile initiée par le président de la République, a insisté sur l'objectif essentiel des travaux de cette session, à savoir conférer une large participation de la femme africaine à la vie politique, la mise en place des mécanismes de la bonne gouvernance et la préparation des conditions à même d'adapter le travail parlementaire aux nouvelles mutations mondiales. C'est d'ailleurs, l'un des objectifs principaux du dernier sommet du Nepad auquel ont participé 24 chefs d'Etat et de gouvernements africains. Un sommet qui s'est voulu «une contribution pour la consolidation de la construction démocratique en Afrique» estime Bensalah. Ce dernier a réitéré la position de principe de l'Algérie par rapport au règlement des conflits à travers le monde, donnant une priorité particulière à l'Irak, à la Palestine et à la Côte d'Ivoire. Aucun mot sur la cause sahraouie, si ce n'est «l'attachement de l'Algérie aux règlement des conflits régionaux dans le cadre de la légalité internationale» Auparavant le président sortant du comité exécutif de l'UPA, l'Ivoirien Ibrahim Boubakar Keita a donné lecture aux grands axes de la conférence, dont l'examen du budget 2005. L'union parlementaire africaine, dont le siège est à Abidjan, en Côte d'Ivoire, se tient dans une conjoncture africaine caractérisée par la multiplication des conflits armés dans le continent. La violence en Côte d'Ivoire et dans la région du Darfour au Soudan est l'indice de l'instabilité qui ne cesse de ronger les Etats de la région. Les coups de force sanglants ayant de tout temps marqué l'accès au pouvoir dans la plupart des pays africains, où le principe d'alternance au pouvoir est un vain mot. Apparemment, le 35e sommet de l'OUA, tenu à Alger en 1999, n'aura finalement pas suffi pour amener les gouvernements africains à s'ouvrir à la démocratie. Pour un grand nombre de parlementaires rencontrés dans les coulisses du Palais des Nations, il est encore tôt de parler de bonne gouvernance en Afrique, du moment que la nature des régimes politiques en place ne le permet pas. D'autant plus qu'au sein même des partis politiques, affirme le député Marocain, Nouredine Kerbal du Parti pour la Justice et le Développement, la démocratie n'a pas droit de cité. D'après un autre député, la construction africaine «doit commencer par la base et non par le sommet» c'est-à-dire mettre en place les mécanismes de coopération économique et politique (bonne gouvernance, droits de l'homme) avant d'aboutir à une démarche parlementaire commune qui, en réalité émane d'une conception concertée. D'autres parlementaires sont, par ailleurs, unanimes à considérer que les parlements africains ne sont que le reflet des gouvernements. D'après eux l'emprise de l'exécutif sur le législatif constitue l'un des obstacles majeurs au meilleur fonctionnement des parlements africains. A noter que la deuxième journée de cette 27e conférence sera consacrée à la représentation des femmes africaines dans les instances de décision.