Cet appel d'air de la main-d'oeuvre africaine sera d'un apport certain pour cette corporation carrément en voie de disparition. Les Africains vont mettre la main à la pâte. Si le ministère du Commerce répond par la favorable à la demande de la Fédération des boulangers, ce seront les Africains qui vont fabriquer notre pain. La Fédération nationale des boulangers (FNB) a appelé le ministère du Commerce à autoriser les boulangeries à employer des étrangers, notamment des Africains diplômés pour pallier le manque de main-d'oeuvre. Le problème de la main-d'oeuvre se pose cruellement dans ce secteur. Cet appel d'air de la main-d'oeuvre africaine sera d'un apport certain pour cette corporation carrément en voie de disparition. L'une des causes de ce drame qui menace cette corporation très sensible tient au montant de la marge bénéficiaire sur la baguette de pain qui demeure inchangée depuis 1997. Pour arrondir leurs frais, de nombreux boulangers se rabattent alors sur la fabrication de la pâtisserie ou de gâteaux s'ils n'ont pas baissé le rideau. Mais à ce niveau, les pouvoirs publics ont trouvé la parade. En effet, les boulangeries utiliseront à partir de janvier prochain une nouvelle farine dans la préparation du pain conformément aux mesures prises par les pouvoirs publics visant à augmenter la marge bénéficiaire des boulangers, a indiqué hier, à Alger le président de la Fédération nationale des boulangers (FNB) Youcef Khelfate. M. Khelfate a précisé dans une conférence de presse que la production de ce nouveau type de farine (70% de blé tendre importé et 30% de blé dur local) coûtait plus cher que la production de la farine ordinaire», ajoutant que «les parties concernées travaillent actuellement sur les mécanismes de soutien aux minoteries et boulangeries» pour éviter la hausse du prix du pain. Il a précisé que le ministère du Commerce est en train d'«étudier la moyenne du prix d'une baguette préparée à base de farine mixte et le prix de la farine proposée au boulanger en prévision du lancement de la production au début de l'année prochaine». L'utilisation de cette farine mixte destinée uniquement à la préparation du pain, selon M. Kelfate, permettra de régler définitivement le problème de la fabrication des gâteaux avec de la farine subventionnée et de garantir la disponibilité du pain en permanence. Cette mesure permettra également de réduire de 30% la facture d'importation du blé tendre. Khelfate a rappelé que la réunion qui s'est tenue le 15 septembre dernier et qui a regroupé les représentants de la FNB et les responsables du ministère du Commerce a permis de poser les problèmes des boulangers, notamment la hausse du prix de la levure de bière et de l'améliorant de 30% ce qui a entraîné, a-t-il dit, une réduction de la marge bénéficiaire des boulangers. Il a été convenu, a-t-il ajouté, de fixer les prix de manière à garantir une marge de 15 à 20% sans nuire au pouvoir d'achat du citoyen. Les boulangers qui se plaignent depuis quelque temps de difficultés financières, ont demandé à maintes reprises l'augmentation de leur marge bénéficiaire en réduisant notamment le prix de la farine subventionnée qu'ils payent à 1500 jusqu'à 2000 DA le quintal. Le prix du pain ordinaire est fixé depuis 1996 à 7,5 DA et le pain amélioré à 8,5 DA alors qu'il est vendu à pas moins de 10 DA dans les boulangeries.