La main tendue par le chef de l'Etat à l'opposition semble booster l'initiative de constitution d'un front de soutien à Bouteflika initié par le FLN. Le Front national de soutien au président Bouteflika auquel a appelé le secrétaire général du FLN est en train de gagner du terrain. Doucement mais, semble-t-il sûrement. Et la main tendue» par le président de la République à l'opposition, notamment à travers l'annonce de la mise en place d'une commission indépendante pour l'organisation des élections, peut jouer un rôle de catalyseur et permettre au FLN de mieux vendre son projet aussi bien auprès des partis proches du pouvoir qu'auprès de l'opposition. En effet, plusieurs partis affichent déjà leur adhésion à l'initiative de Saâdani. C'est le cas par exemple du MPA dont le président, Amara Benyounès, a déclaré récemment son adhésion à l'initiative du secrétaire général du FLN en brandissant son habituel «celui qui veut être président de la République, qu'il attende 2019» à l'adresse de l'opposition. Mai pas seulement. Avant-hier, c'était au tour de TAJ, le parti de Amar Ghoul, de déclarer son adhésion au Front initié par le FLN en s'inscrivant d'ores et déjà dans une logique de promotion de cette initiative. «TAJ (Tadjamou Amal El Djazaïr) travaille pour l'élargissement de l'initiative du FLN et pour mobiliser des gens autour de cette initiative dans le cadre de la culture du rassemblement et de la participation de tous pour l'intérêt de l'Algérie», a indiqué le parti dans un communiqué rendu public, samedi 31 octobre, à l'issue de son université d'été. L'Alliance nationale républicaine a, elle aussi, emboîté le pas à ces deux formations politiques et rejoint le rang des soutiens à Bouteflika. Le secrétaire général de ce parti, Belkacem Sahli, a affirmé ce samedi, à El-Oued, que sa formation était prête à contribuer «pleinement» à la réussite de l'initiative lancée par le FLN. «L'ANR a senti que cette initiative, placée sous le signe d'initiative politique nationale pour le progrès, à la faveur de la cohésion et de la stabilité, est susceptible de resserrer les rangs des Algériens sous un seul mot d'ordre. Ce fut le cas pour la Déclaration du 1er Novembre» a-t-il relevé. De plus, tout en fustigeant l'opposition qu'il accuse de porter atteinte aux institutions de l'Etat, Belkacem Sahli a ajouté que «cette initiative, au contenu axé sur les principes de la stabilité et de la cohésion, est un sérieux test pour réhabiliter les valeurs et principes de la glorieuse révolution de Novembre, sur la base d'une lecture lucide pour une bonne compréhension du présent et projection sur l'avenir». Par ailleurs, bien que sa position demeure floue par rapport à l'initiative du FLN, le RND semble arrondir de plus en plus ses angles. «Le FLN est un allié stratégique dans le soutien au président et dans la défense des intérêts du courant nationaliste», rappelle Ahmed Ouyahia, en effet, à chaque fois qu'il est interrogé sur l'initiative du FLN. Ce ton fort diplomatique auquel a recours Ahmed Ouyahia en parlant de l'ex-parti unique présage fortement d'un rapprochement entre les deux formations d'autant plus que, ayant déjà constitué une alliance pour soutenir Bouteflika par le passé, ils continuent tous les deux à se revendiquer comme soutiens inconditionnels au président de la République. Les partis d'opposition, qui viennent de percevoir un «cadeau» précieux de la part du chef de l'Etat vont-ils aller sur les traces de l'ANR, du MPA, de TAJ et du RND? Visiblement, le message de Bouteflika et les concessions qu'il a faites à l'opposition ont accéléré la constitution du Front initié par Saâdani pour le soutenir et semble, d'ores et déjà, susciter un grand intérêt dans certains milieux de l'opposition, notamment ceux prônant des solutions consensuelles, à savoir le FFS, le PT, le FC, le FNA, le Front El Moustakbal, etc. Le Front national de soutien au président Bouteflika, gagnant de plus en plus de terrain, va-t-il finir par attirer certains partis, ces partis qui, à quelques nuances près, prônent le même discours que le FLN, à savoir la constitution d'un front interne pour la préservation de la stabilité du pays? Rien n'est sûr, mais rien n'est à exclure.