Saâdani veut prendre la tête de la future Alliance Hésitant, dans un premier temps, le RND a fini par adhérer au front de Saâdani. Hier, le secrétaire général, Ahmed Ouyahia, a réuni les cadres de son parti à Ben Aknoun. «C'est fini. Ils l'ont attendu trop longtemps», semble s'impatienter le secrétaire général du parti majoritaire, Amar Saâdani qui, en filigrane, lance un avertissement aux «voyageurs retardataires». En voiture! Le train du FLN a démarré et cap sur la Loi fondamentale! Mariné pendant longtemps, le projet connaîtra enfin le jour à déclaré encore Amar Saâdani, généralement dans le secret des dieux. M.Saâdani s'en réfère au communiqué de la présidence de la République pour soutenir en effet que la révision de la Constitution se fera prochainement. «Nous entamerons l'année 2016 avec la nouvelle Constitution. Le texte sera dévoilé avant la fin de l'année», révèle-t-il au journal TSA. Selon des sources proches des états-majors des partis de la majorité présidentielle, à savoir le RND, le MPA et le TAJ, des tractations ont lieu depuis ces derniers jours. Les rencontres et les contacts ont porté, à en croire les mêmes sources, sur l'initiative lancée par le FLN portant la constitution d'un front national de soutien au programme du président de la République. Il s'agissait de clarifier un peu plus cette initiative, ses tenants et ses aboutissants. Surtout que le RND a essuyé une fin de non-recevoir à l'appel que son secrétaire général, Ahmed Ouyahia, avait lancé pour relancer l'alliance présidentielle. Parti majoritaire, le FLN ne veut pas entendre parler d'une initiative autre que la sienne. C'est donc aux autres de s'y appliquer, surtout ceux de la majorité présidentielle. Depuis hier, le FLN, le RND, le TAJ et le MPA sont en ordre de bataille et se placent sur le même front. Les quatre formations se sont manifestées ce week-end même si elles abordent le dossier de la révision de la Constitution à demi-mot. Plus frontal, direct, le FLN ne s'en cache pas. Cela va de soi puisqu'il a choisi le rôle de locomotive, c'est donc à lui que revient la tâche d'ouvrir le bal. Ce matin, Amar Saâdani réunira, à Oran, ses militants de l'Ouest et du Sud-Ouest. Les consignes seront claires, il s'agit d'investir le terrain. Ayant sombré dans un silence inquiétant quatre mois durant, le vieux parti repart sur les chapeaux de roue. Après avoir renouvelé ses structures au Parlement, tenu un conclave des mouhafedhs et une réunion du comité central, puis celle du BP, le FLN réinvestit le terrain. Le RND, particulièrement hésitant, Ahmed Ouyahia a dû battre le rappel des troupes hier. Le SG du RND a réuni les cadres de son parti pour débattre de fond en comble la proposition de Saâdani ainsi que le rôle que doit jouer le parti dans la campagne pour le projet présidentiel. Absent de la scène depuis le départ de son chef, Amara Benyounès, du gouvernement, le MPA a tenu hier, à Tichy (Béjaïa), son université d'été et l'aubaine était propice pour s'exprimer sur la révision de la Constitution. Fidèle à sa position initiale, le secrétaire général du MPA a réaffirmé son soutien pour le Président Bouteflika et qu'il animera plusieurs meetings populaires à partir de ce mois d'octobre. Sans surprise, le TAJ est partant pour cette révision et enrobe son acquiescement dans un discours empreint de démagogie et de langue de bois. S'exprimant lors d'un rassemblement des militants du parti de certaines wilayas du sud du pays, à la Maison de la culture Moufdi-Zakaria, M.Ghoul a appelé le peuple algérien à «adhérer et à se mobiliser autour des acquis de l'Etat», insistant, dans ce cadre, sur «la nécessité de la cohésion de la société et de la préservation de l'unité nationale». Le quatuor étant lancé, reste à savoir quelle sera la réplique de l'opposition qui a rejeté dans le fond et dans la forme le Front de Saâdani. La confrontation risque d'être féroce.