L'accord a été annoncé dans une déclaration commune des présidents chinois et français, MM. Xi Jinping et François Hollande, réunis dans l'enceinte solennelle du Palais du peuple. La Chine et la France sont tombées d'accord hier à Pékin pour «parvenir à un accord ambitieux et juridiquement contraignant» à la conférence de Paris sur le climat, accompagné d'une clause de révision tous les cinq ans des engagements pris par les Etats. Mécanisme de suivi essentiel aux yeux de Paris, les engagements des Etats devront faire l'objet d'une «revue complète tous les cinq ans sur les progrès accomplis», indique la déclaration des deux présidents, qui ont affiché leur «détermination à oeuvrer ensemble» pour le succès de la conférence. A un mois de l'ouverture de la COP21, qui doit réunir quelque 195 pays, Pékin et Paris se sont prononcés pour que le difficile accord global attendu soit «juridiquement contraignant» et «reflète le principe de responsabilités communes mais différenciées» pour limiter la hausse de la température mondiale en-dessous de 2°. Pékin et Paris ont également souligné «l'importance de la tarification du carbone», celle-ci pouvant «revêtir différentes formes», et la nécessité d'un «système de transparence amélioré en vue de renforcer la confiance mutuelle». «Le développement d'un marché national du carbone en Chine constitue une étape importante et un signal fort et encourageant», relève la déclaration. Le président chinois, à la tête du premier pollueur de la planète, a estimé que cette déclaration commune, qui comporte 21 points, montrait «l'engagement commun de faire réussir la conférence de Paris». «Nous sommes optimistes sur le succès de cette conférence», a assuré Xi Jinping, soulignant que son pays «poursuivait ses efforts» contre le réchauffement climatique. «Nous allons continuer à travailler avec la France pour assurer le succès de la COP21, a encore déclaré le président chinois. François Hollande a estimé de son côté que la déclaration commune franco-chinoise signifiait «un pas majeur» vers un accord à la COP21. «Avec cette déclaration, nous avons posé les conditions qui nous permettent d'entrevoir un succès», a-t-il déclaré, ajoutant qu' «un accord est désormais possible» à Paris. «Cette visite est historique, et je pèse mes mots», a-t-il souligné. Avec quelque 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, l'engagement de la Chine fait de ce pays un arbitre majeur des négociations, dont la dernière session de travail à Bonn a ravivé la traditionnelle fracture entre pays développés et en développement. Les pays développés doivent continuer à «prendre l'initiative en adoptant des objectifs ambitieux chiffrés», souligne encore la déclaration commune. Les pays en développement, de leur côté, doivent en même temps «s'orienter progressivement vers des objectifs chiffrés de réduction et de limitation des émissions», et ce «en fonction de leurs situations nationales», ajoute la déclaration. A Paris, les pays sont appelés à «adopter un programme de travail sur l'accélération de l'application avant 2020 en matière d'atténuation, d'adaptation et de moyens» contre le réchauffement, indique encore la déclaration. Le président Hollande était arrivé hier en Chine dans l'espoir d'obtenir de Xi Jinping une forte déclaration commune, dont la préparation achoppait notamment sur le caractère contraignant des accords attendus à Paris et les mécanismes de suivi. En tant que chef de file du «groupe des 77» (qui rassemble les pays en développement), Pékin peut exercer des pressions considérables sur ses partenaires à la conférence, en particulier sur l'Inde, quatrième émetteur mondial de gaz à effet de serre.