Cette baisse des prix sera-t-elle répercutée sur le marché national? La facture des importations de sucre est en recul sur les 9 premiers mois. Cette baisse n'a pas été provoquée par les politiques du gouvernement, mais par la baisse des cours mondiaux. Bonne nouvelle. La facture des importations de sucre a reculé durant les neuf premiers mois de l'année 2015 comparativement à la même période de 2014, même si les volumes ont connu une hausse, selon les douanes algériennes. Même chose pour la facture des importations de lait qui a, elle aussi, reculé de près de 46% durant la même période par rapport à 2014. Cette baisse de la factures intervient dans une période marquée par la mise en place par le gouvernement algérien de toute une armada de mesures pour limiter les importation et booster les investissements nationaux. La nouvelle est donc effectivement bonne. Mais, contrairement à ce qui peut bien se dire, elle n'est pas l'oeuvre du gouvernement. De janvier à septembre derniers, les importations des sucres (de betterave brute, de canne à sucre, sirop de lactose et lactose à l'état solide) ont diminué à 569,86 millions de dollars contre 658,75 millions de dollars (-13,49%) entre les deux périodes de comparaison, selon le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis). Toutefois, précise la même source, il est constaté que les quantités des importations des sucres ont atteint 1,44 million de tonnes contre 1,438 million de tonnes, soit une hausse de 0,14%. La facture du lait a aussi enregistré une baisse considérable. En fait, la facture des importations du lait en poudre, crèmes de lait et matières grasses laitières, utilisées comme intrants dans la filière laitière, a atteint 881,03 millions de dollars contre 1,62 milliard de dollars à la même période de 2014 (-45,71%), selon le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis). Néanmoins, cette baisse ne s'explique pas par la diminution des quantités importées qui étaient de 321.366 tonnes en 2014 et qui ont baissé à 301.432 tonnes en 2015. En effet, en plus de la baisse du volume des importations, les prix du lait sur le marché mondial ont considérablement baissé suite à la récession que vit celui-ci. Ceci est valable aussi pour le sucre. En fait, les prix à l'importation des sucres roux ont reculé de 12% sur les neuf premiers mois de l'année 2015, et ce, dans le sillage de la baisse des cours mondiaux de sucre en raison d'une dépréciation du real brésilien par rapport au dollar et des estimations favorables de production en Inde en sucre, qui en devient le deuxième producteur mondial et en sera, selon les prévisions des experts, un exportateur net en 2016. Cette baisse de la facture d'importation du sucre et du lait, fort positive au demeurant, est loin d'être le résultat d'une quelconque stratégie ou autre mesure visant à limiter les importation. Il s'agit d'un résultat direct de l'essoufflement du marché mondial et de la baisse des cours mondiaux.