Les responsables appellent à doter le parti d'une stratégie d'information. Le RND s'aligne sur les ondes des médias. Les responsables du parti de l'actuel chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, ont animé, jeudi 2 décembre, au siège de leur formation à Alger, une conférence sur le «rôle des médias dans l'aboutissement des messages». Une rencontre durant laquelle ces derniers ont, tour à tour, explicité la stratégie d'information que le parti devrait, à leurs yeux, mettre en oeuvre, si le voeu est, bel et bien celui de transmettre, au mieux, les messages du RND. Pour ce faire, le porte-parole de l'ancien parti majoritaire, Miloud Chorfi, insiste, lui, sur la mission échue aux militants chargés de l'information au niveau des bureaux régionaux du rassemblement: celle notamment de diffuser, dans une large mesure, les positions du parti aussi bien sur le plan local que national. Il a appelé ces derniers à intensifier leur action sur le terrain à travers les canaux traditionnels du RND pour permettre une meilleure relation avec les représentants locaux de la presse. Azzedine Mihoubi, membre du conseil national, s'est voulu, pour sa part plus disert sur «l'intérêt» accordé par sa formation, dans ses programmes, à l'information. Un intérêt qui a été consacré, selon lui, dans les recommandations mentionnées lors du deuxième congrès du parti et de l'université d'été organisée récemment à Constantine. Parlant, miracle ! de quatrième pouvoir, le parti dont les députés à l'APN, avaient, rappelle-t-on, en 2002, voté le très restrictif code pénal -celui aussi qui autorise l'emprisonnement des journalistes- tente, à la lumière de cette rencontre, de se refaire une virginité, ne serait-ce que pour amuser la galerie. Car, il serait naïf, tout de même, de prendre en compte une telle aspiration si l'on sait que ce même parti n'avait été, dans le passé, d'aucun combat que la corporation avait engagé pour la liberté de la presse et a fortiori celui de la professionnalisation du métier. Aider à l'organisation de la profession vis-à-vis des organismes politiques comme cette formation semble tenter le faire, et vouloir réduire le sujet à une simple relation de fonctionnariat sans un cadre juridique propice au libre exercice du métier, s'avère, si l'on peut dire, cause perdue. Bien que le RND paraîsse s'intéresser au rôle des médias pour véhiculer ses messages politiques aux larges couches de la société, la réussite d'une telle entreprise reste tributaire de la liberté d'expression sans laquelle la crédibilité de tout support médiatique qu'il soit partisan ou autre, ferait matière à débat.