Les allègements fiscaux et toute la batterie de mesures attractives n'ont pas convaincu. Les chiffres révélés, hier, sont inquiétants. Et les conséquences le sont encore plus. L'assainissement du marché foncier à usage économique pose un sérieux problème à l'investissement en Algérie. Chiffres à l'appui, la question a été soulevée par un responsable de la société de gestion immobilière lors d'une rencontre organisée, hier à l'hôtel Hilton, par le ministère de l'Environnement. Selon ce responsable, environ 40 % des 13 500 hectares attribués à des opérateurs, n'ont pas servi à des investissements. Voilà qui résume le degré de nuisance des spéculateurs sur le foncier agricole sous le regard «passif» de l'Etat. Les sociétés de gestion immobilières n'ont pas de prérogatives pour jouer le rôle de force publique et l'Etat n'a pas encore trouvé de mécanismes pour se réapproprier ces assiettes foncières. Dans l'affaire, c'est toute la dynamique des privatisations, et donc de l'investissement, qui prend un sérieux coup. Pourtant, depuis le retour progressif à la sécurité, les autorités algériennes n'ont pas cessé de faire appel à des investisseurs étrangers. Les nouvelles lois sur l'investissement, les allègements fiscaux et toute la batterie de mesures attractives n'ont pas convaincu. Le foncier industriel demeure véritablement la pierre d'achoppement. La question a été récemment évoquée par le président de la République devant les hommes d'affaires japonais. Le président a indiqué que des mesures conservatoires ont été prises et «nous nous acheminons vers un traitement commercial du problème à travers notamment une politique de cession directe ou de concession». De son côté, le patronat national a soulevé le problème, il y a quelques jours. Cinq dossiers économiques, à savoir le financement de l'investissement privé, le foncier industriel, la lutte contre l'économie parallèle, la réforme fiscale et parafiscale ainsi que la privatisation, seront au centre d'une possible réunion entre le gouvernement et le patronat, a indiqué un représentant de la Confédération nationale du patronat algérien (Cnpa). «Un mémorandum commun, rédigé par les quatre confédérations patronales et renfermant des propositions concrètes autour de ces dossiers, est fin prêt et sera présenté au gouvernement lors de la prochaine bipartite», a souligné la semaine dernière, M.Naït Abdelaziz, président de la Cnpa. Mais en attendant, l'investissement direct étranger traîne en dépit du satisfecit général affiché par les différents représentants du gouvernement.