La ville de l'art et de l'histoire étouffe actuellement sous le poids d'innombrables problèmes, qui ont tendance à lui faire perdre son prestige d'antan. Le Vieux Rocher souffre de l'exode rural dû au terrorisme et à la croissance démographique galopante. Ces deux facteurs aggravent la crise du logement, les constructions illicites et la bidonvilisation qui dénaturent le paysage. Le manque criard d'eau potable empoisonne l'existence, sans compter le danger de glissement de terrain qui menace la population. Pas moins de huit sites répertoriés, abritant quelque 100.000 familles vivent dans l'angoisse de l'effondrement. Convaincues, toutes les autorités locales ont pris toutes les mesures qui s'imposent. Afin de parer tout risque, les premiers responsables ont fait appel à des experts canadiens et américains qui ont effectué des études dont les rapports établissent que la situation est alarmante. D'où la nécessité, selon certains, de la mise en place d'un plan spécial pour sauver Constantine. On constate également que la ville s'est réellement «bidonvilisée», malgré les directives du Président de la République, qui lors de sa dernière visite à Constantine a insisté sur l'éradication des gourbis et la mise en prison de tout récidiviste. Mais en vain, on croit savoir, selon certaines sources, que les bidonvilles poussent comme des champignons au vu et au su de tout le monde et en toute quiétude. La ville compte plus de 20.000 bidonvilles dont les plus célèbres sont Dallas et New York. Ces quartiers connaissent une accélération dans la construction des gourbis. Ces quartiers sont une véritable plaie jusqu'à aujourd'hui. Les opérations de relogement des familles nécessiteuses, menées tambour battant, semblent n'avoir eu que peu d'effet face à la multiplication vertigineuse des constructions de fortune. D'autres quartiers célèbres de la ville menacent ruine à l'image de Souika, Souk El Asser et la Casbah, où plusieurs familles vivent dans des conditions lamentables, privées de toutes commodités. L'eau est aussi rare à Constantine. Le plan Orsec, mis en place a, selon les habitants, accentué la soif. Les ressources hydriques alimentant la ville sont divisées entre la ville de Khroub, Aïn el-Bey et Djebel el-Ouahch, les rendant insuffisantes pour la totalité des consommateurs qui attendent avec impatience la réception du barrage de Béni-Haroun. Le réseau routier est devenu quant à lui, un véritable calvaire pour les automobilistes et pour les responsables locaux. L'absence de bretelles et de voies d'évitement oblige tous les passagers à transiter par le centre-ville, et l'étroitesse des rues aidant, on assiste à des embouteillages énormes. L'actuel réseau n'a jamais été conçu pour recevoir tous ces véhicules. Un certain nombre de projets de déviation est prévu, les travaux sont en net avancement. Par ailleurs les travaux de réalisation du parking à étages sis à la Place Zamouche sont bien avancés. L'extension de la piste d'atterrissage de l'aéroport Mohamed-Boudiaf, qui a été confiée à l'entreprise Cosider et dont les travaux connaissent un avancement appréciable, pourrait être opérationnelle dans les prochaines semaines. Le grand déficit en matière de construction de logements sociaux reste l'un des problèmes dominants, et ce en dépit des nombreux programmes initiés. Plusieurs chantiers ont été lancés au niveau de la nouvelle ville Ali-Mendjeli et Massinissa dans la circonscription territoriale de la ville de Khroub, prévues pour être les futures métropoles socio-économiques qui abriteront environ 100.000 logements et de nombreuses infrastructures éducatives, culturelles et sanitaires. Lors de la tenue de la réunion de l'APW la semaine dernière, le wali de Constantine a avancé la somme de 1 000 milliards de centimes pour la relance du programme triennal initié par le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika.