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"Nous vivons dans une société déboussolée"
YOUCEF MERAHI, AUTEUR, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 09 - 11 - 2015

Appliquant des remises de 20 jusqu'à 50% pour certains livres, les stands et autres pavillons au Sila vendredi dernier, veille de clôture, ne désemplissaient pas de monde. Les auteurs quant à eux, continuaient à signer tranquillement leurs oeuvres. Parmi eux ceux des Editions Apic. Roman en 12 tableaux de 120 pages, Le funambule, publié à l'occasion du Sila aux éditions Apic est le nom du nouveau roman de Youcef Merahi qui oscille entre rêve, cauchemar et réalité, sombre destin et grisaille du quotidien d'un homme qui a perdu pied et vacille dans notre société, entre présent et passé recomposé où sont invoqués fantômes et autres tirades poétiques et expressions linguistiques tout en dialoguant avec ses réminiscences qu'il convoque pour comprendre sa société d'aujourd'hui, pour la comprendre somme toute et sonder par-delà ses mots, le mystère des mots, de la création, de notre raison de vivre.... Ex-directeur du Haut Commissariat à l'amazighité, auteur d'une oeuvre polygraphe, partagé entre poésie et roman, Youcef Merahi n'a de cesse de traquer la pertinence de la réappropriation de l'héritage et de la réalité amazighe. C'est aussi le cas dans ce roman à lire...
L'Expression: Un mot sur votre livre, histoire d'un artiste...
Youcef Merahi: C'est pas tout à fait un artiste. C'est un citoyen lambda mais bardé de diplômes parce qu 'il a fait un doctorat en philo. En retournant en Algérie ça ne lui a pas servi à grand-chose. Donc, le narrateur parle avec le «je». L'égo. Il passe son temps à faire des mots croisés. C'est un malade des mots croisés au point où il fait des reproches à certains faiseurs de mots croisés par ce qu'ils préfèrent utiliser le mot démence au mot folie.
Tout part de là. Ce narrateur s'appelle Akli SNP. Donc il est à la recherche de son identité. Je voulais que ce héros soit un anti-héros. Non pas le héros positif qui gagne ses combats mais je voulais quelqu'un qui soit dans le doute perpétuel et qui soit dans le conflit avec le système. Il reste incompris, marginal. A tel point qu'on ne sait pas si Akli SNP est dans un cachot, dans un asile psychiatrique ou il est bien chez lui dans la société dans laquelle il vit.
Une métaphore de l'Algérie?
Si vous voulez, les deux axes thématiques principaux du roman sont d'abord l'enfermemennt car cet homme là se sent camisolé par tout ce qui se passe autour de lui. La répression au quotidien, l'hôpital où il est mal soigné, mal pris en charge, le cachot où il se fait torturer. Et le deuxième axe thématique principal est la recherche d'identité. Qui suis-je en fait? Il n'est reconnu par personne au point où il entre dans une espère de délire et il se rappelle des choses de son enfance, des gens qu'il a connus, homme, femme, des écrivains qu'il a connus, Sénac, Djamel Amrani et ainsi de suite.
Il y a une espèce de maelström. Il y a une espère de tempête intérieure à lui parce qu'on n'est pas sûr qu'il ait été réellement tabassé par les policiers, qu'il est soigné par les flics. Il vit une espèce de dédoublement de personnalité en effet. Globalement, c'est la thématique du roman. C'est un roman écrit pratiquement sans aucune ponctuation. C'est pour donner le ton du délire. La ponctuation sert à promouvoir la respiration du texte et là je veux qu'elle soit écrite en apnée, sans reprendre son haleine, son souffle.
Pourquoi ce sujet?
Ce que je vois dans notre pays, notamment dans cette génération montante que j'appelle fast-food. Ils ne reposent sur rien, des Algériens qui ne reposent sur rien. On ne leur a pas
expliqué le pourquoi du comment de ce pays.
L'école a failli à son oeuvre d'éducation. Ils ont deux leitmotivs, l'ailleurs, partir, quel que soit le pays, mais pas l'Algérie et puis être riche, le matériel!.
C'est tout ce qui les intéresse en ce moment, rien d'autre. Une anecdote qui s'est passée dans une édition précédente, j'étais présent à une vente -dédicace et je voyais deux jeunes. Deux ados. L'un pose la question à son ami en arabe argotique et lui demande si ça va? l'autre répond:un peu il y a trop de livres! C'est à s'arracher les cheveux.
D'abord, ce jeune ne sait même pas où il est car c'est une rencontre où il ne peut y avoir que des livres, il ne sait pas où il est, qu'est-ce qu'il fait ici.
C'est un cas ce jeune homme...
Eh oui, il y a beaucoup de cas comme lui en Algérie.
Malheureusement et il ne faut pas que je jette la pierre qu'à la jeune génération, car ça touche aussi, y compris, la mienne.
C'est une société complètement déboussolée. Complètement décérébrée, sans attache identitaire, ni référent d'aucune sorte.


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