Les intérêts contradictoires entre les pays développés et émergents pèsent sur la «COP21» de Paris Le ministre français des Affaires étrangères a annoncé la présence du président russe au cours d'une visite, avec une vingtaine de ces ministres, du chantier du Bourget, près de Paris, où se déroulera la COP21 (30 novembre-11 décembre). Les ministres d'une soixantaine de pays se sont retrouvés dimanche à Paris pour accélérer les négociations en vue d'un accord mondial sur le climat, à trois semaines de la COP21 à laquelle Vladimir Poutine doit participer aux côtés d'une centaine d'autres chefs d'Etat ou de gouvernement. «Le premier jour (30 novembre) sera réservé (...) aux chefs d'Etat et de gouvernement, nous avons déjà plus de 100 réponses positives et vont intervenir le président des Etats-Unis, le président de la Chine, le président de la Russie, le Premier ministre de l'Inde, bien sûr le secrétaire général des Nations unies, le président français et beaucoup d'autres», a déclaré Laurent Fabius, futur président de la COP. Le Quai d'Orsay a ensuite précisé n'avoir «pas de confirmation officielle» côté russe de la présence de Vladimir Poutine qu'il a apprise par Christiana Figueres, secrétaire de la convention des Nations unies sur les changements climatiques, présente hier à Paris. Barack Obama a confirmé vendredi qu'il serait au sommet des chefs d'Etat. Pour éviter un échec, comme à la conférence de Copenhague en 2009, il a été décidé de faire venir les chefs d'Etat ou de gouvernement dès le premier jour de la conférence. Outre la question du climat, la participation de Vladimir Poutine devrait être l'occasion d'aborder d'autre sujets d'actualité avec ses homologues, en particulier ceux de la Syrie et de l'Ukraine. «Tout sera fait pour que le 11 décembre, l'ensemble de mes collègues puissent approuver ce qui sera, je l'espère l'accord de Paris, qui permettra de lutter contre le dérèglement climatique», a déclaré M.Fabius à propos de ce grand rendez-vous mondial sur le climat, peu avant l'ouverture de la «pré-COP» prévue pour hier en début d'après-midi. Les ministres de l'Environnement et de l'Energie réunis dans la capitale française jusqu'à demain représentent l'ensemble des groupes de pays participant aux négociations. Ils vont s'efforcer de réduire leurs divergences, encore nombreuses. L'objectif de cette réunion, la troisième du genre, n'est pas de «renégocier le texte» issu de la dernière session de négociations à Bonn, en octobre, mais de «faciliter l'accord final» attendu à Paris en travaillant à des formules de compromis, avait souligné vendredi Laurent Fabius. Cette «pré-COP» est «une étape majeure», «c'est une espèce de répétition générale avant la conférence de Paris», avait-il expliqué. L'accord espéré à la conférence de Paris doit permettre de contenir la hausse du thermomètre mondial sous la barre des +2°C par rapport au niveau pré-industriel. Au-delà de cette limite, les scientifiques promettent des conséquences dramatiques sur les écosystèmes et les économies comme des inondations à répétition et des sécheresses. En octobre, pendant leur ultime session de discussions avant la COP, les négociateurs de l'ONU ont approuvé un texte de 55 pages qui comporte encore de nombreuses options parfois contradictoires. Les ministres ont du pain sur la planche, des divergences persistant sur de nombreux points: l'aide financière des pays du Nord à ceux du Sud pour financer leurs politiques climatiques, les objectifs à long terme, la répartition de l'effort contre le réchauffement entre pays industrialisés, émergents et pauvres, la révision à la hausse des engagements pris par les Etats pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES)..Un rapport de l'ONU a rappelé vendredi l'urgence d'intensifier les efforts: les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre, présentés par 146 pays au 1er octobre, aboutiraient à une hausse probable de la température comprise entre +3 et +3,5°C à l'horizon 2100, loin de l'objectif des +2° C.