Cynisme politique. Le Conseil de sécurité de l'ONU a publié un communiqué, samedi dernier, pour faire part de son «inquiétude» face à la dramatique situation que vit la Libye et les Libyens. Eh, bien oui, l'organisation onusienne qui a autorisé les forces occidentales à bombarder ce pays à l'origine de l'effondrement de son Etat et du chaos qui y règne, ne trouve rien d'autre qu'un communiqué pour exprimer un «sentiment». Quelle belle «jambe» pour la population libyenne qui souffre le martyre. Au fait, il y a combien de victimes en Libye depuis 2011? Aucun bilan n'est connu comme pour les autres zones de conflits comme en Syrie par exemple. Ce qui se passe dans ce pays, hier très riche et ses habitants aussi, n'a pas d'équivalent ailleurs. Tout le monde sait que c'est un complot concocté par l'organisation sioniste qui ne s'en cache nullement. Son représentant, le tristement célèbre Bernard-Henri Lévy s'en vante même. C'est lui qui a «instruit» le président français de l'époque, Nicolas Sarkozy, de recevoir et reconnaître officiellement les représentants du «conseil national de transition» libyen, inconnu jusqu'alors. C'était le 10 mars 2011 à l'Elysée. Quelques jours à peine après l'apparition de groupes armés partis de Misrata pour sévir à Benghazi. Le lendemain de cette «reconnaissance», soit le 11 mars 2011, Sarkozy soumet, au sommet de l'UE, une demande d'instauration en Libye d'une «zone d'exclusion aérienne». Demande rejetée par la majorité des pays de l'Union européenne. Contre toute attente, c'est la Ligue arabe qui prend le relais et fait la même demande que Sarkozy mais cette fois au Conseil de sécurité des Nations unies. Sarkozy n'en demandait pas plus et engage aussitôt un forcing diplomatique pour faire aboutir la demande «arabe». Tout va très vite. En moins d'une semaine, le 17 mars 2011, la résolution 1973 est adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU. Le massacre pouvait commencer. Pas moins de 10 pays occidentaux se coalisent pour bombarder la Libye. Les Etats-Unis semblent contraints et forcés au point où ils concèdent de participer par le ravitaillement en vol des bombardiers. L'Otan finit, elle aussi, par accepter, le 31 mars 2011, de coordonner les attaques de toutes ces troupes militaires «civilisées» qui larguent des bombes sur des civils innocents. On parle de milliers de morts sans autre précision. Sarkozy préfère garder le contrôle de l'intervention française et parachute, au djebel Nefoussa, des armes destinées aux groupes armés créés à Misrata. En plus des moyens aériens engagés dans ce massacre, les mêmes pays occidentaux rejoints par la Turquie ont ajouté une flotte maritime impressionnante comme force d'appui. Les bombardements dureront 6 mois. Jusqu'à la capture et l'assassinat du leader libyen Maâmar El Gueddafi, le 20 octobre 2011 à Syrte. Le mode de gouvernance (comités populaires) s'est effondré ce jour-là. Le pays fonctionnait en mode «pause». Sans institutions. Les forces occidentales n'avaient plus aucune raison de poursuivre le massacre puisque les conditions d'une guerre civile étaient assurées. Depuis et à ce jour, les Libyens s'entre-tuent. Sans Etat. Sans institutions. Deux gouvernements. Deux Parlements. Une multitude de groupes armés rejoints depuis par Daesh, un groupe créé en Irak et qui s'est étendu à la Syrie. La situation en Libye s'est tellement complexifiée que les plus grands experts en médiation baissent les bras. Combien de victimes depuis quatre ans? Personne n'a le chiffre exact. Cela fait partie du complot pour la «bonne conscience» des forces occidentales. La guerre civile se poursuit tandis que l'Occident regarde ailleurs. BHL et ses acolytes sionistes ont toujours la main en Libye. Quant au Conseil de sécurité, il n'a que le droit de «s'inquiéter»!