«Chakib Khelil est le meilleur ministre que l'Algérie ait connu.» «Le président Bouteflika est le maître à bord et c'est bien lui qui prend toutes les décisions, conformément à la Constitution», a déclaré Amar Saâdani dans son entretien à Ennahar. «La décision de limogeage du général de corps d'armée, Mohamed Mediene alias Toufik, a été prise par le président», dixit Saâdani. «Les dernières mises à la retraite effectuées au sein du département du renseignement et de la sécurité, portent également sa signature», a-t-il soutenu. «L'implication de l'armée dans la gestion des affaires du pays ne sera pas recommencée», a-t-il affirmé. Amar Saâdani qui continue de s'improviser adepte du pouvoir civil insinue que l'époque de l'Etat-DRS est finie. Tentant de courtiser l'opposition, il réitère que «la future Constitution, consolidera l'Etat civil auquel aspirent toutes les catégories politiques et sociales du peuple algérien, y compris l'opposition». L' Etat en question ne sera pas régi par «des rapports biaisés», mais reposera sur des institutions garantissant le respect des décisions de justice et les avis de l'opposition». Tout en qualifiant ses relations avec les deux hommes d' «ordinaires» Saâdani ne tarit pas d'éloges à l'égard du vice-ministre de la Défense, chef d'état-major de l' armée, Gaïd Salah et le frère cadet conseiller du président: «Le moudjahid Gaïd Salah est considéré comme un militaire républicain qui respecte les décisions et lois de la République et oeuvre à la protection du pays et du peuple à travers l'armée. De l'autre, tout ce qui se dit sur le frère conseiller du président, qui est au demeurant nationaliste, relève de rumeurs colportées sciemment pour porter atteinte à la crédibilité et à la réputation du président et de son entourage immédiat», indique-t-il. «Tous ceux qui suspectent ses immixtions dans le processus de prise de décisions de l'Etat et son implication dans la gestion du FLN, se trompent lourdement. Ces accusations propagées par les ratés, visent à semer la confusion chez le peuple algérien sur le vrai détenteur du pouvoir ou celui qui gouverne réellement le pays», affirme-t-il. De plus, avance-t-il, «le conseiller du président n'est concerné ni de près ni de loin par ce qui se répand autour de lui car le président Bouteflika gouverne seul le pays». Sur un autre registre, Saâdani affirme que le candidat du parti à la prochaine présidentielle «sortira des rangs du FLN». En réaffirmant son divorce avec le secrétaire général par intérim du RND, Ahmed Ouyahia, il martèle que «le FLN ne peut pas servir de tremplin pour accéder au Palais d'El-Mouradia, à Ouyahia, ni à quelqu'un d'autre». Il n'a pas manqué de critiquer la réactivation de l'alliance présidentielle pour constituer un gouvernement d'union, proposée par son allié stratégique, Ahmed Ouyahia. «Le gouvernement est foncièrement «Flniste» dans sa quasi-majorité...et on refuse de créer une alliance pour participer au gouvernement», a-t-il martelé. Le patron du FLN ne cesse de vouer aux gémonies les 19 personnalités qui veulent rencontrer le président. «Louisa Hanoune, Khalida Toumi et leurs cosignataires, utilisent cette lettre comme chantage contre le président pour atteindre leurs objectifs purement personnels», ajoute-t-il. Il regrette que «des moudjahidine comme Lakhdar Bouregaâ et Mme Zohra Drif-Bitat se soient associés à ce genre d'initiative, qualifiée d'unique au monde, et à travers laquelle, ses auteurs, des habitués de ce «genre d'attitude, veulent faire parvenir leurs revendications personnelles». Saädani veut aussi réhabiliter Chakib Khelil. Il désigne l'ancien responsable du département de l'énergie comme «le meilleur ministre que l'Algérie ait enfanté, qui a pu développer l'économie algérienne grâce à ses politiques de gestion du secteur des hydrocarbures. Pas seulement. Saâdani dédouane Chakib Khelil, en le considérant comme «innocent car le dossier judiciaire pour lequel il est poursuivi est constitué de mensonges et de spéculations de journaux. Il est aussi victime des rapports infondés et préfabriqués par des officiers du DRS». «Chakib est une perte inestimable pour l'Algérie dans la mesure où il a de l'influence dans les sphères qui fixent les cours des hydrocarbures», estime Saâdani, en faisant savoir qu' «on a tenté de faire de même» contre lui.