Depuis plus d'un an, les Etats-Unis conduisent une coalition de 65 pays qui est engagée dans des frappes aériennes contre Daesh en Irak et en Syrie qui n'ont eu qu'un impact limité sur les capacités du groupe extrémiste. La secrétaire américaine aux Forces aériennes, Deborah Lee James, a estimé hier que la campagne aérienne en Irak et en Syrie contre le groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (Daesh/EI) affaiblissait l'organisation extrémiste mais restait «insuffisante». «Nous sommes en train de progresser dans notre stratégie de dégradation (des capacités de l'EI) qui doit conduire à (sa) destruction», a déclaré Mme James, à la presse, au troisième jour du salon aéronautique de Dubaï. «Nous avons, collectivement, réduit le territoire contrôlé par l'EI (...) frappé ses centres de commandement et ses sites d'entraînement (...) frappé ses stocks d'équipements et tué des milliers de ses combattants, y compris des chefs de premier plan», a-t-elle dit. La responsable américaine a, néanmoins, estimé que la campagne aérienne contre Daesh, qui a pris le contrôle de larges pans des territoires irakien et syrien «prendrait des années». «La force aérienne est extrêmement importante. Elle peut faire beaucoup mais ne peut pas faire tout. En définitive, elle ne peut pas occuper le territoire et, chose importante, ne peut pas le gouverner», a-t-elle expliqué. «C'est là où nous avons besoin de troupes au sol», a-t-elle ajouté, en faisant référence à l'armée irakienne, l'armée syrienne et les combattants kurdes. «En fin de compte, ce conflit a aussi besoin d'une solution politique», a souligné la secrétaire américaine. Depuis plus d'un an, les Etats-Unis conduisent une coalition de 65 pays qui est engagée dans des frappes aériennes contre Daesh en Irak et en Syrie qui n'ont eu qu'un impact limité sur les capacités du groupe extrémiste. La Maison Blanche a annoncé le 30 octobre que le président Barack Obama avait autorisé l'envoi de «moins de 50 soldats» des forces spéciales en Syrie. En quatre ans et demi d'un conflit qui a fait plus de 250.000 morts, il s'agit du premier envoi de militaires américains sur le terrain syrien «dans un rôle non combattant de conseillers», selon Washington. Le 8 novembre, le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a déclaré que son pays pourrait déployer plus de troupes en Syrie pour combattre le groupe Daesh si Washington peut trouver davantage de forces locales désireuses et capables de lutter contre les terroristes. Ce que rejette catégoriquement Damas, qui pour sa part a fait appel à un soutien aérien russe contre l'organisation terroriste. Depuis le 30 septembre, l'aviation russe, suite à une demande officielle du président syrien Bachar al-Assad, bombarde quasi quotidiennement des cibles terroristes afin de soutenir les opérations militaires syriennes dans son combat contre les groupes radicaux qui pullulent dans la région. Sur le terrain, combats et attentats se poursuivent en Syrie. Ainsi, au moins 22 personnes ont été tuées et 62 blessées hier par la chute de deux obus dans l'est de la cité balnéaire de Lattaquié, selon la télévision d'Etat. Il s'agit de l'un des bombardements les plus meurtriers contre cette ville qui a été relativement préservée depuis le début de la guerre en Syrie en 2011. Des combats ont toutefois eu lieu dans l'est et le nord de la province de Lattaquié entre une mosaïque de groupes rebelles et l'armée syrienne appuyée par des supplétifs et des miliciens du Hezbollah libanais.