Quelques jours seulement après son entrée en fonction, le nouveau secrétaire d'Etat américain à la défense a assuré que la coalition menée par les Etats-Unis allait «infliger une défaite irréversible» à l'Etat islamique (EI), qui menace l'ensemble du Proche-Orient, selon lui. S'adressant aux troupes américaines avant une réunion d'une vingtaine de généraux, des ambassadeurs et des responsables de services de renseignement sur la base américaine de Camp Arifjan, dans le désert koweïtien, Ashton Carter a assuré que la coalition était en train de «repousser très habilement l'EI, loin du Koweït» et d'autres pays. Il a expliqué avoir convoqué des hauts gradés, dont le général James Terry, commandant de la campagne anti-EI, des diplomates et des membres de la communauté du renseignement pour «évoquer la campagne (contre l'EI) dans toutes ses dimensions». La discussion à huis clos devait non seulement porter sur l'Irak et la Syrie, où les avions américains et de pays de la coalition frappent quotidiennement des cibles djihadistes, mais aussi sur la lutte au niveau régional contre l'EI, a-t-il dit. «L'EI n'est pas seulement une menace pour l'Irak et la Syrie mais pour toute la région», a insisté M. Carter, arrivé hier au Koweït en provenance d'Afghanistan. A la question d'un soldat sur l'éventualité d'un déploiement des troupes au sol, M. Carter est resté prudent, en déclarant que toute décision à ce sujet serait soigneusement examinée. «Mais on fera le nécessaire» pour venir à bout de l'EI, a-t-il dit. Le président américain Barack Obama a jusqu'ici écarté un tel déploiement. Les raids de la coalition ont tué 1 600 personnes en cinq mois Plus de 1 600 personnes ont péri dans les frappes menées par la coalition dirigée par les Etats-Unis contre des positions du groupe Etat islamique (EI) en Syrie depuis cinq mois, a rapporté, hier, une ONG. D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), la quasi-totalité des morts sont des jihadistes de l'EI et de la branche syrienne d'Al-Qaïda, le Front Al-Nosra, auxquels s'ajoutent 62 civils. Les frappes qui ont commencé le 23 septembre ont tué 1 465 membres de l'EI, en majorité des non-Syriens. Et 73 jihadistes d'Al-Nosra ont été tués dans les raids, ainsi qu'un rebelle qui était otage de l'EI à Raqa (nord), «capitale» du groupe extrémiste en Syrie, selon l'OSDH. Washington, soutenu par une petite coalition de nations arabes, avait élargi l'année dernière ses opérations aériennes contre l'EI qui avaient commencé en Irak. Le groupe ultra-radical, qui a fait son apparition dans le conflit syrien en 2013, a conquis de larges territoires en Irak et en Syrie où il a déclaré un «califat», attirant des combattants étrangers et semant la terreur par des décapitations et des crucifixions de tous ceux qu'il considère ses ennemis. Des Kurdes syriens attaquent des positions de l'Etat islamique Des combattants kurdes de Syrie ont lancé deux offensives séparées sur des positions tenues par l'Etat islamique dans le nord-est de la Syrie, ont annoncé dimanche, un responsable kurde et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les Unités de protection du peuple (YPG), les forces kurdes syriennes qui ont repoussé le mois dernier l'offensive des islamistes sur la ville de Kobané, ont lancé une première offensive au cours de la nuit dans la province de Hassaka, particulièrement convoitée en raison de sa proximité avec l'Irak. Les combattants kurdes ont bénéficié lors de cette attaque de l'appui de frappes aériennes menées par la coalition emmenée par les Etats-Unis, Un responsable kurde, Nasir Haj Mansour, a expliqué cette offensive par le récent renforcement des positions de l'Etat islamique à la faveur de l'arrivée de nombreux combattants étrangers. L'objectif est de prendre la ville de Tel Hamis, que le responsable a présenté comme un bastion de l'EI, située à quelque 35 kilomètres au sud-est de Kamichli. Depuis le début de l'offensive, «33 fermes et villages, grands et petits, ont été libérés», a déclaré le responsable kurde. L'OSDH a déclaré qu'au moins 12 combattants de l'EI avaient été tués dans ces combats, Nasir Haj Mansour évoquant pour sa part une vingtaine de morts dans les rangs islamistes. L'Observatoire a fait état d'une deuxième progression des Kurdes syriens qui a permis de prendre deux villages à l'Etat islamique, également dans le nord-est du pays, sur la frontière avec l'Irak. Les Kurdes syriens ont été appuyés lors de cette deuxième offensive par des bombardements de peshmerga kurdes depuis le territoire irakien. Ces bombardements ont fait huit morts dont cinq enfants, selon l'OSDH.