Au fil des ans, les Japonais ont acquis une réputation de peuple propre, industrieux, courageux et intelligent. M.Naotsugu Nakano, conseiller à l'ambassade du Japon à Alger, accompagné de Melle Yasuko Akiyoshi, troisième secrétaire, ont rendu, hier, au siège de L'Expression une visite amicale et de courtoisie. Au centre des discussions, marquées par une certaine franchise propre aux gens du pays du Soleil-Levant : la coopération algéro-nippone, les relations bilatérales, les échanges économiques, ainsi que les perspectives d'avenir y compris la gastronomie nationale. Cette visite, une première, marque une nouvelle ère dans les relations diplomatiques. «Notre choix s'est porté sur L'Expression en raison de la diversité de ses informations, de son style simple et limpide et de la répartition équilibrée des articles» entame d'emblée M.Nakano en guise de réponse à notre étonnement sur le choix et l'opportunité de cette visite. Bien que trouvant la vie algérienne à sa convenance, l'invité du journal se désole néanmoins que les petits enfants le prennent pour un «Chinois». Ce qui s'apparente à une «insulte morale» pour un Japonais. Normal quand on connaît l'histoire des deux pays. Et en histoire il s'y connaît. Mettant l'accent sur l'excellence des relations politiques et diplomatiques entre les deux pays et datant de la Révolution algérienne, lorsque le Japon, en 1958 accueillait à Tokyo le premier bureau de la représentation du FLN pour l'Asie-Pacifique, M.Nakano a, néanmoins reconnu que son pays a été «absent» durant une décennie du marché algérien. Comparant ces relations bilatérales à un match de football dont la première mi-temps s'est achevée, le conseiller nippon estime que la dernière visite effectuée au Japon par le chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika, peut être assimilée au sifflet de l'arbitre donnant le coup d'envoi de la seconde mi-temps interminable avec, bien sûr, le concours de tous. A contrario d'un match de football où il y a un vainqueur et un vaincu, «la rencontre Algérie-Japon ne devrait s'achever que sur deux gagnants» a précisé l'invité de L'Expression. Isolé du reste du monde pendant de nombreuses années, le Japon a longtemps éveillé une intense curiosité chez les étrangers. Bien que connus du voyageur vénitien Marco Polo (1254-1324) et des missionnaires jésuites notamment, le Japon et son peuple conservèrent leur mystère jusqu'à l'«ouverture» forcée du pays au milieu du XIXe siècle. La vieille civilisation survécut à l'assaut des influences étrangères et opéra un tournant décisif pour se moderniser. Après la Seconde Guerre mondiale, les Japonais luttèrent courageusement pour rebâtir leur pays, concentrant leurs efforts sur le développement de l'économie. Auréolée de succès, leur suprématie économique actuelle repose sur une production de masse, le développement des nouvelles technologies et une politique commerciale agressive. De ce fait, les Japonais acquirent chez les Occidentaux une réputation de peuple propre, industrieux, courageux et intelligent. Ce sont ces quatre vertus qui ont fait aujourd'hui du Japon l'un des pays les plus industrialisés. Et ce sont ces valeurs justement que les pouvoirs publics nationaux tentent d'importer du pays du Soleil-Levant à travers un accord-cadre de coopération technique signé par le président de la République lors de sa visite au japon. Dans ce contexte et après une décennie d'absence, les opérateurs japonais «sont plus que décidés à reconquérir le marché algérien» affirme M.Nakano. Cette coopération s'est traduite par trois axes prioritaires: l'enseignement supérieur, l'environnement et le parasismique.