L'ancien ministre français de l'Environnement, Jean-Louis Borloo, a plaidé vendredi soir à l'ONU en faveur de l'électrification de l'Afrique, affirmant que la croissance accélérée qui en résulterait sur le continent tirerait la croissance mondiale. A quelques semaines de l'ouverture de la conférence climat (COP21) à Paris, M.Borloo a présenté vendredi au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon son projet de création d'une agence dédiée à l'électrification de l'Afrique. L'objectif est de faciliter l'accès à la lumière et à l'électricité pour 700 millions d'Africains qui en sont dépourvus. «De nombreux projets dans les énergies renouvelables sont prêts en Afrique et il y a des financements internationaux» disponibles, a déclaré M.Borloo, déplorant un manque de «15 ou 20 pour cent d'apport» en fonds publics qui rendraient ces projets rentables. Ce serait la tâche de cette agence dédiée, essentiellement panafricaine, et qui serait financée par les pays développés à hauteur de cinq milliards de dollars (4,5 mds d'euros) par an pendant 10 ans. «Le rendez-vous, c'est celui de la COP», a expliqué M.Borloo, mais même s'il n'y avait pas de COP il faudrait quand même faire ce plan parce que la croissance mondiale dépend en partie d'un continent qui va passer demain à deux milliards de personnes et qui est en très grande pauvreté». «Si l'Afrique était électrifiée comme le reste du monde, on serait à 15% de croissance (...) et cela impacte favorablement la croissance du monde», a-t-il souligné. A contrario, «la déstabilisation du continent africain est source de très grands dangers», a insisté M.Borloo.