Le Cnes évoque des contraintes qui bloquent l'essor et l'évolution des technologies de l'information. En dépit d'un marché en pleine expansion dans le domaine de la téléphonie mobile et de l'Internet, l'Algérie accuse de loin un retard comparativement aux voisins marocains et tunisiens. Les chiffres consignés dans le projet de rapport du Cnes intitulé: «L'économie de la connaissance, clé du développement; quelle stratégie pour l'Algérie?» indiquent qu'un long travail reste à faire dans ces deux domaines clés. En termes de téléphonie mobile, seuls 8,3 % des Algériens y ont accès contre 24,53 % au Maroc et 23,75 % en Tunisie, indique le document du Cnes. En revanche, l'Algérie devance le Maroc dans le domaine de la téléphonie fixe avec un taux de couverture de 7,38% contre 4,80% au Maroc, alors que la Tunisie se trouve en pole position (dans les pays de l'UMA) avec 11,40%. Le même retard est accusé en termes d'accès à l'Internet où 1,6% seulement des Algériens ont accès à ce moyen de communication, contre 2,36% au Maroc et 5,17% en Tunisie. Pourtant, le phénomène de l'Internet a connu une véritable éclosion en Algérie, entre 2000 et 2003. Selon les chiffres du Cnes, l'Algérie est passée durant cette période, de 100 cybercafés à 4000 (un seul cybercafé en 1998) et de 10.000 à 700.000 internautes. De 5 providers, on est passé à 95 dont 33 sont fonctionnels, toujours durant la période qui s'étale entre 2000 et 2003. «Toutefois, indique le Cnes, le taux de pénétration de l'Internet dans les foyers reste faible alors qu'il a doublé en Europe, aidé en cela par la chute des prix. Internet est devenu un problème national au même titre que le logement, les transports... Notamment à travers la question de sa tarification». L'une des répercussions principales de ce retard, soulignée par le projet de rapport du Cnes, concerne les Ntic et la modernisation de l'administration publique: «La réussite du processus de la réforme des institutions de l'Etat dépend du degré d'introduction des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans le système de l'administration publique. Prise en charge dans le cadre de la commission de réforme de l'Etat, cette opération n'a pas été quantifiée», a relevé le Cnes. Expliquant cette «défaillance» de l'Algérie en matière des Ntic, le projet de rapport a évoqué: «Des contraintes et des opportunités diverses caractérisent l'essor et l'évolution des technologies de l'information en Algérie.» Outre ce fait, le Cnes a insisté sur le problème d'analphabétisation qui entrave également le développement des technologies de la communication au sein de la société. A titre illustratif, parmi les 17,5 millions de personnes ayant un niveau d'instruction, plus de 13 millions (74,4%) n'ont pas dépassé le niveau moyen. Le nombre d'analphabètes est estimé en 1998 à 7,1 millions de personnes dont 66% de femmes, un chiffre relativement élevé par rapport au taux moyen mondial qui se situe à 20 %.