Plus de 100.000 âmes vivent sous la menace permanente d'une catastrophe naturelle d'autant que les perturbations climatiques sont devenues un phénomène universel. La ville des Ponts ploie sous la menace d'une catastrophe naturelle aux conséquences inimaginables vu la conjonction de trois facteurs : les glissements de terrain, la sismicité de la région et les fortes déperditions d'eau estimées à 50%. Les spécialistes avancent que toutes les bâtisses entourant l'ancienne ville sont construites sur un terrain à lithologie prédisposée au glissement. Sur ces sites vivent plus de 100.000 âmes notamment au niveau des quartiers Bellevue, Rahmani Achour (ex-Bardo), Ciloc, Boussouf, 20-Août, Belouizdad (ex-Saint-Jean) et Boumeddous. Quelques dispositions ont été, certes, prises, comme l'évacuation de certains quartiers (Zaouèche, certains bâtiments à Saint-Jean et Ciloc), mais qui demeurent très insuffisantes. Selon les mêmes spécialistes, les effets du glissement de terrain commencent à apparaître également au niveau de l'esplanade de la mosquée de l'Université islamique : des tassements sur le pavé et des fissures sur les murs, sont visibles, de même que le pont de Sidi-Rached. Le phénomène en question s'est sérieusement manifesté à Constantine depuis 1970. Dès lors, des équipes d'Allemands, d'Américains, de Français et d'Asiatiques, spécialisées dans le domaine, s'y sont succédé sans apporter de solution à un problème réellement complexe. Il y a plus d'une année, le ministère de l'Habitat a réservé une enveloppe faramineuse pour étudier d'une manière plus exhaustive ces phénomènes qui caractérisent Constantine et, par là même, établir une sorte de feuille de route pour les chargés de l'aménagement urbain. C'est la société française EEG Simecsol qui a décroché le marché pour 12 milliards de centimes. En outre, cette société est également chargée d'établir l'aléa sismique de la région. Il faut noter à ce sujet que Constantine est une région à sismicité active et plusieurs failles y ont été recensées par les géologues. Si la périodicité de ces failles n'a pas encore, été établie, comme c'est le cas pour Chlef (20 à 30 ans), il n'en demeure pas moins que la menace sismique existe. Le risque est d'autant plus grand quand on sait que la période allant de septembre à février est propice aux catastrophes naturelles. En effet, il est établi aujourd'hui que les séismes surviennent généralement durant cette période et que les perturbations climatiques à l'échelle universelle induisent des phases de sécheresse suivies de très fortes crues. Le scénario n'est ni catastrophiste ni surréaliste. Imaginons un seul instant un séisme, dans cette ville, en synchronie avec des crues comme celles qui ont eu lieu à Bab El-Oued en novembre 2001. Les spécialistes sont unanimes à dire que les dégâts seraient inimaginables. Pour cela, les habitants de Constantine sont conscients, on nous a fait savoir d'ailleurs que les habitants d'El-Menia vivent une très grande inquiétude chaque jour de pluie, mais est-ce suffisant?