Il faut faire attention aux médias dont les messages tentent de faire passer les migrants pour des terroristes. Le ministre maltais des Affaires étrangères, George William Vella, a été l'invité de l'université Alger III. Ce dernier, a, dans l'enceinte de l'ecole de journalisme et en présence du ministre de l'Enseignement supérieur, Tahar Hadjar, et un grand nombre d'étudiants, exposé ses thèses sur la situation de l'Europe, à la lumières des derniers développements de l'actualité, notamment les évènements sanglants de Paris. L'orateur a bien entendu abordé la coopération de son pays avec l'Algérie. L'intervenant a au préalable balisé son intervention sur le rôle majeur et précurseur de Malte, en sa qualité de membre de l'Union Européenne (UE) en matière de développement dans le Bassin méditerranéen, mais également son rôle déterminant dans l'approche des questions climatiques et environnementales de l'heure. «Malte est très engagée dans la bataille du climat et influence les décisions mondiales», a-t-il dit. Le même intervenant a ensuite rebondi sur le sujet de l'immigration clandestine qui taraude son pays. Pour rappel, la question migratoire est au coeur des préoccupations maltaises. Des milliers de migrants ont foulé le territoire de ce pays du sud de l'Europe, dont la population avoisine les 450.000 habitants. Les réfugiés et migrants qui arrivent en masse sur ce minuscule territoire représentent, de par leur nombre, un problème crucial pour les autorités maltaises. A chaque occasion, Malte en appelle à la solidarité européenne pour le «partage du fardeau» dans le cadre du Pacte européen sur l'immigration et l'asile. Souvent, à Malte comme en Italie, des voix se sont élevées contre une «Europe absente» pour aider les pays européens de la Méditerranée à faire face à l'afflux d'immigrés. George William Villa a néanmoins précisé qu'il ne faut pas faire l'amalgame entre l'immigration et le terrorisme. Il a ainsi déclaré: «Les migrants ne sont pas des terroristes. Il ne faut pas mélanger les concepts» et de poursuivre: «Il faut faire attention aux médias dont les messages tentent de faire passer les migrants pour des terroristes, alors que des Européens ont rejoint des organisations terroristes.» Ceci est un défi commun qui doit être résolu avec l'ensemble des pays de l'UE et autres. Selon lui, lors du sommet consacré à l'immigration, les 11 et 12 novembre à la Valette, il a été question de «chercher à donner un visage plus humain à l'immigration» afin de tenter de trouver des solutions communes à ce phénomène. Vella, dont le pays va assurer la présidence tournante de l'UE en 2017, a assuré que l'Algérie «sera la grande vedette en 2017 pour notre coopération», jugeant que «l'expertise algérienne? notamment dans le domaine de la sécurité et la lutte antiterroriste, sera profitable pour nous». Malte est déterminée à optimiser et approfondir ses relations avec l'Algérie, pays normalisateur de la région, a indiqué Vella qui a insisté sur la nécessité de «relever les défis ensemble». «L'Algérie est un leader de premier plan du Monde arabe et d'Afrique», a-t-il ajouté, appelant, à cet égard, à «encourager les investissements» entre les deux pays, qui sont liés par une amitié de «longue date» remontant à janvier 1975.Louant le formidable potentiel que recèle l'Algérie, notamment dans les domaines industriel, touristique et économique, le chef de la diplomatie maltaise a appelé à approfondir la coopération, en l'optimisant pour les deux parties. La relance en 2016 de la commission mixte algéro-maltaise est appelée à renforcer les liens politiques et «optimisera» les échanges économiques entre les deux pays. Concernant la situation dans la région, M. Vella a noté que l'Algérie de concert avec les pays voisins a suivi «avec attention» les conflits dans la région (Syrie, Libye et Palestine), afin de leur trouver une solution pacifique, affirmant que son pays «va travailler en étroite collaboration avec l'Algérie pour résoudre ces crises». Quant aux relations entre l'Union européenne(UE) et la Ligue arabe, Vella a appelé à approfondir le dialogue entre ces deux organisations, plaidant pour «une large» participation et adhésion des pays membres de l'UE et de la Ligue arabe, «afin de faire front commun face à tous les défis».