Abdelghafour Saâd n'a pas mâché ses mots à l'égard de ceux qu'il a qualifiés de «frères égarés». Djaballah contre-attaque et semble défier ses détracteurs au sein de son parti et qui, par médias interposés, accusent le «cheikh» de dévier de la ligne tracée par le «mouvement». Dans une conférence de presse animée, hier, au siège d'El Islah à Bir Mourad-Raïs, le vice-président du mouvement, M.Abdelghafour Saâd n'a pas mâché ses mots à l'égard de ceux qu'il a qualifiés de «frères égarés». Offensif, le vice-président et bras droit de Djaballah abordera en tout quatre points essentiels pour répondre au groupe qui revendique le report du congrès prévu à partir du 23 décembre prochain. En fait, les accusations du «camp adverse» ont été battues en brèche par le conférencier et comme pour apporter des «preuves irréfutables» à ce qu'il avançait : une projection-vidéo montrant notamment M.Mohamed Boulahia, chef de file des contestataires soutenir et défendre toutes les décisions prises par la direction du parti, lors de réunions, notamment celle qui a trait au congrès et son organisation, a été présentée aux journalistes. Le reste, à savoir les incessantes déclarations de M.Boulahia, qui atteste dans la presse que les activités du parti de Djaballah sont gelées et qu'un conseil extraordinaire ouvert a été installé, M.Abdelghafour Saâd, très serein, a tenu à apporter un démenti catégorique pour la simple raison que le règlement intérieur du mouvement ne prévoit pas cela, a-t-il souligné, en s'interrogeant au passage de qui est constitué ce «pseudo-conseil», quand et où s'est-il déroulé? Concernant les accusations du groupe des 5+2 qui affirment que Djaballah aurait fermé les portes du dialogue, le conférencier révèlera que les contestataires en question se sont réunis avec le président du mouvement une demi-douzaine de fois en moins d'un mois durant cette année, mais aucun compromis n'a été trouvé parce que le groupe n'a pas voulu se conformer au règlement qui régit le parti, assène-t-il. S'agissant des bureaux de wilayas du parti qui auraient pris position pour le groupe des sept, le conférencier la balayé d'un revers de la main et comme pour apporter la preuve à ses dires, des déclarations de soutien à Djaballah émanant de plusieurs bureaux de wilayas ont été distribuées à la presse. Néanmoins, le n°2 d'El Islah avoue qu'il existe des contestataires qui soutiennent la démarche des 5+2 au niveau de Guelma et Batna, mais il reste une petite minorité, a-t-il tenu également à souligner. Bref, le conférencier qui était aux côtés de membres de la direction d'El Islah, a affirmé que le parti se réunira jeudi prochain comme prévu en conseil consultatif et que le premier congrès depuis la naissance du mouvement en 1999 est également maintenu pour le 29 décembre, conformément à la loi. Habitué à recevoir des coups dans le dos, Djaballah qui passe pour être un homme qui ne renie jamais ses principes, surmontera-t-il cette énième crise au sein de ses propres troupes? En tous les cas, l'homme qui a déjà survécu à pire que cela, en allant faire campagne à la base, semble aller vite pour pouvoir couper l'herbe sous les pieds de ses détracteurs au sein d'un parti qui a gagné en notoriété malgré son jeune âge et ce, grâce au nom de son leader et son expérience dans un monde politique impitoyable, malsain, mais surtout plein d'opportunistes de tout bord.