Il est inconcevable d'aller frapper les musulmans chez eux sous prétexte de démocratie et de lutte contre le terrorisme, sans en attendre un retour de manivelle. Recrudescence de l'islamophobie en Europe après les attentats de Paris, et situation de la diaspora algérienne, ont été les deux axes essentiels des débats du forum du quotidien El Hiwar hier à Alger. le constat des intervenants fait état d'une vague importante de violence contre les musulmans d'Europe ces derniers jours, et insistent sur le fait que le terrorisme qui sévit actuellement en Europe n'est que le résultat, le fruit de leur semence. D'emblée le docteur Mahieddine Amimour, ex-ministre de la Communication affirme que la responsabilité de ces actes n'incombe qu' aux autorités françaises, et qu' à ce titre ces dernières doivent lever ces accusations sur la religion musulmane «car l'islam est une religion de pardon et de fraternité» insiste-t-il. D'un autre côté, pour le sociologue Mohamed Taïbi, il considère que la France ne doit pas considérer les Algériens comme des immigrés, mais plutôt comme des Méditerranéens, et ajoute que le discours musulman à travers des années ne s'est pas limité uniquement aux simples prêches des vendredis, mais se constitue comme une source de puissance. Il précise que le terrorisme a de tout temps été un vecteur de redistribution des cartes et des pouvoirs, et c'est précisément ce qui arrive en France aujourd'hui. Pour sa part, le parlementaire représentant de la communauté algérienne en France, indique que la diaspora algérienne a surtout besoin de soutien moral, et se trouve assaillie par des actes réguliers d'islamophobie de la part de quelques extrémistes français. D'un autre côté, il explique que les Français savent très bien que les musulmans n'ont rien à faire dans ces violences. Il affirme cependant que la communauté algérienne en France est une vraie puissance autant sur le plan économique, social que politique. Pour les autres intervenants, la condamnation de ces actes va de soi, mais tous s'accordent à dire que le terrorisme qui ébranle la France ces dernières années n'est qu'un retournement de situation qui prend son origine dans les positions de cette dernière et de son président. Pour eux, l'Occident a créé un monstre qui ne peut plus contrôler, et pour preuve on assiste ces derniers jours sur les médias français à une espèce de mea culpa de la part des intellectuels, qui ne cessent de soutenir qu'il est inconcevable d'aller frapper les musulmans chez eux sous prétexte de démocratie et de lutte contre le terrorisme, sans en attendre un retour de manivelle. Une position qui commence à faire tache d'huile dans le milieu des érudits, et prend comme axe l'aveu que Daesh est une création américano- sioniste mise en place pour servir les intérêts des grandes puissances.