Comme le prouvent les attentats incessants en Afrique, il y a de nombreux jeunes endoctrinés prêts à passer à l'acte. Les pays africains, les organisations régionales, mais aussi l'ONU sont prêts à davantage d'efforts dans une campagne de déradicalisation des jeunes qui rejoignent les rangs des organisations terroristes. L'extrémisme violent est souvent présent dans des pays qui abritent des populations au bord du désespoir et basculant dans le terrorisme. D'ailleurs, même le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est impliqué dans ce combat de déradicalisation comme le prouve la teneur de son message lors du Sommet du G-5 Sahel qui s'est tenu le 20 novembre dernier à N'Djamena, au Tchad. Cette initiative démontre l'engagement fort des cinq pays qui la constituent à travailler ensemble pour relever les défis communs de la région et que la réunion intervient à un moment opportun pour relever les nombreux défis auxquels le Sahel fait face notamment suite à l'attentat de Bamako. D'ailleurs, lors du deuxième Sommet des chefs d'Etat du G-5 Sahel, un organe régional qui regroupe cinq pays du Sahel que sont le Burkina Faso, le Mali et la Mauritanie, le Niger et le Tchad, il était question de sécurité et de développement au moment où l'attaque de l'hôtel Radisson de Bamako était dans tous les esprits. Le chef de l'ONU a alors salué la détermination des chefs d'Etat du G-5 Sahel à continuer d'affiner leurs priorités stratégiques communes pour la région afin de favoriser le développement durable et la prospérité au Sahel. L'ONU encourage aussi le niveau de collaboration entre les Nations unies et le G-5 Sahel ainsi que le lancement de divers projets conjoints dans le cadre de la Stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel et l'appui de l'ONU aux efforts du G-5 dans différents domaines. C'est à ce niveau que l'ONU parle de la prévention de la radicalisation et de l'extrémisme violent. Il s'agit pour l'ONU et le G-5 de travailler en synergie pour apporter des réponses concrètes aux défis auxquels le Sahel fait face. De nombreuses organisations terroristes comme les Shebab, Boko Haram, Aqmi et Daesh sont visées par ces mesures de déradicalisation afin d'arrêter le recrutement des jeunes. Les sommets du G-5 Sahel et les récentes réunions de haut niveau avec d'autres partenaires ont mis en exergue les défis qui continuent de toucher la région, notamment la radicalisation et l'extrémisme violent, les trafics illicites, le chômage des jeunes, la faible participation des femmes au développement socioéconomique, ainsi que l'augmentation des flux migratoires et des déplacements forcés de personnes. L'ONU appelle aussi les pays du G-5 Sahel à continuer à consolider la coopération régionale pour faire face, ensemble, à ces défis alors que les autres partenaires internationaux doivent rester résolument engagés aux côtés des pays du Sahel pour appuyer leurs efforts dans ces domaines. Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, le président tchadien Idriss Déby, le président nigérien Mahamadou Issoufou et son homologue burkinabé, Michel Kafando, auront fort à faire pour concrétiser ces objectifs. La création d'une force militaire conjointe du G-5 Sahel lors du sommet de Ndjamena sonne déjà comme une réponse des cinq pays à la prise d'otages de Bamako qui n'était pas encore terminée à l'issue du sommet. En plus de la force militaire conjointe, un comité de défense et de sécurité et une plate-forme de coopération en matière de sécurité ont été créées, du moins sur le papier. Mais pour les cinq chefs d'Etats, le sommet de N'Djamena annonce un tournant décisif dans la recherche de la sécurité et le développement au Sahel. Avec la volonté de faire barrage à la radicalisation des groupes islamistes indésirables en Afrique.