Les Ministres des Affaires étrangères des pays du G5 Sahel se sont réunis avec le système des Nations Unies en marge de la 70è session de l'Assemblée générale des Nations Unies, ont rapporté mercredi des médias. Les participants ont noté "des progrès palpables" dans la mise en oeuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel (SINUS) et du Programme d'investissements prioritaires (PiP). Ils ont souligné la nécessité de continuer à coordonner et accélérer les efforts pour trouver des réponses concrètes et rapides aux défis qui menacent le Sahel, notamment la pauvreté, le terrorisme, les effets du changement climatique, les trafics de drogue et des personnes ainsi que la gouvernance. Les Etats ont apprécié la coopération étroite amorcée entre le G5 Sahel et le système des Nations Unies sous la coordination du bureau de l'Envoyée spéciale pour le Sahel, Mme Hiroute Guebre Sellassie. Ils ont exprimé leur souhait de renforcer le cadre de concertation et d'échange d'information à New York entre le Secrétariat de l'ONU et les Représentants permanents des Etats membres du G5 Sahel après des Nations Unies. Dans un contexte régional sécuritaire "fragile", ils ont invité les différents partenaires à redoubler d'efforts pour aider les pays de la région à faire face à la détérioration de la situation sécuritaire marquée par des attaques incessantes du groupe terroriste nigerian Boko Haram, de groupes armés au nord du Mali et la crise libyenne. A cet effet, les participants ont plaidé pour le soutien de la communauté internationale à la force mixte multinationale de lutte contre le groupe Boko Haram. Par ailleurs, les participants ont exprimé leurs préoccupations face à la pauvreté, la radicalisation et l'extrémisme violent qui ciblent plus particulièrement les jeunes et les femmes, et ont invité les partenaires à les soutenir dans leurs efforts pour éradiquer ces maux en vue d'éviter à la jeunesse la tentation de la migration irrégulière, source des tragédies vécues au quotidien. La réunion a, également, souligné l'importance de la concrétisation des engagements en actions pour améliorer la gouvernance, et permettre une participation active des divers acteurs de la société civile, notamment les femmes et les jeunes, dans la prise de décision politique. S'agissant de la situation au Burkina Faso, les participants ont réaffirmé leur attachement à la préservation des acquis démocratiques et ont exprimé leur appui et solidarité au peuple et aux autorités de la transition au Burkina Faso, en condamnant fermement toute remise en cause du processus démocratique. Ils reconnaissent en outre que les défis relatifs au développement, à la migration et à la sécurité sont intrinsèquement interdépendants et exigent une réponse rapide et globale. A cet effet, les participants ont lancé un appel à la communauté internationale à financer le PIP du G5 Sahel ainsi que les programmes conjoints avec les Nations Unies, qui permettront à terme une transformation en profondeur susceptible d'assurer la sécurité et le développement dans la région. Ils ont ainsi décidé d'organiser conjointement une réunion avec les partenaires techniques et financiers en marge du sommet du G5 Sahel qui se tiendra à N'Djamena en novembre 2015. Enfin, les participants à cette première réunion ministérielle ont félicité l'Envoyée spéciale du Secrétaire général des nations unies pour le Sahel pour les progrès accomplis dans la mise en oeuvre de la SINUS ainsi que pour la coopération établie avec le Secrétariat Permanent du G5 Sahel. Le G5 du Sahel ou "G5S" est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité, créé lors d'un sommet du 15 au 17 février 2014 par cinq Etats du Sahel: Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad. Il se réunit à différents niveaux dont, pour le volet militaire, au niveau des chefs d'Etat-major des armées. Son secrétariat permanent est en Mauritanie. Le poste de secrétaire permanent est confié au Niger.