Y aura-t-il une prise de conscience salutaire? Le président François Hollande a, depuis janvier 2015, multiplié les visites dans différents pays pour arracher des engagements qui devraient faire de la COP21 une étape historique pour le devenir de l'humanité. Demain s'ouvre à Paris la Conférence internationale sur le climat (COP 21) avec la participation attendue de 150 chefs d'Etat et de gouvernement, dans un contexte miné par les récents attentats qui ont fait 130 morts et plus de 300 blessés. Le président François Hollande a, depuis janvier 2015, multiplié les visites dans différents pays pour arracher les engagements qui devraient faire de cette COP 21 une étape historique pour le devenir de l'humanité. Son pari, en effet, de parvenir à une adhésion unanime de réduction de 2°C de la température par rapport à l'ère pré- industrielle, permettrait au monde entier, en général, et aux pays pauvres qui sont les plus menacés par les changements, en particulier, d'entrevoir un meilleur horizon 2040. Sa détermination à obtenir à Paris un accord à la hauteur du défi climatique, surtout pour les pays les plus vulnérables, pourrait néanmoins se heurter à la réponse dilatoire des Etats-Unis qui applaudissent l'esprit, mais contestent la lettre, refusant tout document final «contraignant». Pourtant, les scientifiques ont depuis longtemps démontré que les gaz à effet de serre portent un immense préjudice à la couche d'ozone et menacent déjà le futur de populations entières, y compris celles de la zone Mena. Celles-ci sont accoutumées aux hausses de température mais, sous l'effet de ces variations, des situations tragiques sont programmées, ravageant les terres agricoles et affectant gravement les ressources hydriques. Selon les experts, les villes connaîtront le syndrome du magma urbain et, du fait de la passivité des pays pollueurs, un réchauffement de 4° C, prévu pour 2080, suffira à plonger la région Mena dans quatre à six mois de chaleur et sécheresse intenses. Quant à l'agriculture, elle sera frappée de plein fouet par ces paramètres qui multiplieront l'effet d'autres menaces. Le réchauffement actuel dû aux émissions de gaz depuis le début de l'ère industrielle se situe à 1,5°C mais si aucune solution n'est adoptée de manière contraignante à la COP 21 de Paris, on devra faire face à une hausse de 2°C en 2050 et de 4°C en 2100! Dans l'histoire de l'humanité, un siècle est vite passé, autant dire que c'est pour demain! Conséquences directes, les vagues de chaleur comme en 2010 et 2012 frapperont diverses régions du monde, les forêts seront asphyxiées par la fonte du pergélisol, source d'émanation du méthane, un gaz aussi puissant que nocif pour... le climat. Du même coup, le niveau des océans sera relevé et des tempêtes balayeront des terres épargnées depuis des siècles et des siècles. Comme une prophétie de Cassandre, cette litanie n'est hélas pas imaginaire et les dirigeants réunis à Paris le savent mieux que quiconque. De leur capacité à s'entendre et à aboutir à une décision qui situe la sauvegarde de la planète avant toutes les autres considérations dépend la survie de l'humanité tout entière. La FAO n'a-t-elle pas averti récemment que les réserves d'eau douce par habitant dans les pays méditerranéens ont chuté de plus de 60% au cours des 40 dernières années? Et si l'on tient compte de la démographie, l'inquiétude doit être double, puisque l'agriculture et d' autres activités connexes absorbent plus de 85% des ressources hydriques. L'Algérie qui pâtit d'un climat semi-aride a pris en compte ce stress et multiplié les efforts d'investissements pour 139 barrages en 2030 contre 70 actuellement, de manière à disposer d'une réserve en eau de 12 milliards m3, contre 7,1 milliards m3, aujourd'hui. A cela, s'ajoutent les nombreuses stations de dessalement d'eau de mer et d'épuration d'eau pour éponger le déficit en matière de ressources hydriques. Pourtant, tous ces efforts méritoires seront vains si la COP 21 ne signe pas l'ère nouvelle d'une lutte sans merci contre les émissions de gaz à effet de serre générés, pour l'essentiel, par les pays hyper industrialisés.