L'Algérie, à l'instar des autres pays du monde, va apporter sa contribution dans l'élaboration de l'accord universel sur les changements climatiques qui devra découler de la 21e conférence des parties de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP) qui aura lieu à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015. Un rendez-vous « historique » d'autant qu'il réunira pour la première fois 46.000 participants et 3.000 journalistes. Objectif : réduire au maximum l'émission de gaz à effet de serre. En attendant, une rencontre nationale de concertation et de consultation sur les changements climatiques a été organisée, hier, à Alger à l'initiative du ministère des Ressources en eau et de l'Environnement en présence des ministres de l'Energie, de l'Industrie et des Mines, et de l'ambassadeur de France en Algérie. Les participants devront sortir avec des recommandations qui constitueront une base de travail pour le comité national interministériel du climat chargé d'élaborer la contribution d'Algérie qui devra être déterminée avant le 15 septembre prochain en vue de la soumettre au secrétariat des Nations unies au titre de la convention-cadre sur les changements climatiques. Il est attendu de cette rencontre d'assurer une coordination et une intégration de la démarche visant la construction de scénarios d'évolution des émissions de gaz à effet de serre selon les différents cas. Selon l'ambassadeur et co-président des négociations de l'accord de Paris, Ahmed Djoghlaf, l'Algérie est le seul pays qui va à Paris avec une vision de participation consensuelle. En plus des transferts de technologie dont elle pourra bénéficier, l'Algérie pourra avoir également accès au Fonds monétaire mondial, actuellement alimenté à hauteur de 10 milliards de dollars, a précisé Djoghlaf. Un montant qui devra être revu à la hausse pour atteindre les 100 milliards de dollars. Le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelwaheb Nouri a souligné qu'« à la 21e conférence des parties, il est attendu que la communauté internationale parvienne à un accord climatique, contraignant pour l'ensemble des parties, en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de limiter les conséquences négatives du réchauffement climatique sur les équilibres naturels ». Nouri a indiqué que les experts des Nations unies sur le climat ont estimé l'évolution de la température de 0,85° C depuis la révolution industrielle du 18e siècle. L'accord de Paris devra, selon lui, contenir l'élévation de la température à moins de 2° C à l'horizon 2100. « Pour atteindre cet objectif, il appartient à tous les pays et en particulier les plus industrialisés de prendre des dispositions et des mesures urgentes pour limiter le réchauffement de la planète », a-t-il estimé, indiquant que l'Algérie présentera sa stratégie de réduction des gaz à effet de serre ainsi que les leçons tirées des expériences vécues suite à des catastrophes climatiques. Il a rappelé que la politique algérienne « repose sur un modèle énergétique moins polluant comparé à d'autres pays, en particulier, les pays industrialisés et ceux producteurs de pétrole. Rationalisation de la consommation et efficacité énergétique Pour sa part, le ministre de l'Energie, Salah Khebri a souligné que l'aspect environnemental est placé au centre des stratégies tracées. « L'Algérie a pris depuis plusieurs années des mesures à même de rationaliser la consommation des énergies pour réduire les émissions de gaz à effet de serre », a-t-il relevé, ajoutant que la politique énergétique de l'Algérie consacre l'utilisation des ressources renouvelables, l'efficacité énergétique ainsi que le développement durable. Il a indiqué qu'avant le lancement de chaque projet, une étude d'impact sur l'environnement est réalisée. A titre d'exemple, Khebri a fait savoir que son département a pu récupérer 4 millions de tonnes de CO2 rejetés par un gisement à In Salah entre 2004 et 2012. Des mesures ont été également mises en place pour encourager l'utilisation du carburant propre. La question des changements climatiques, du point de vue du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, interpelle tout le monde. Toutefois, il a fait remarquer que le secteur industriel est considéré comme étant la 5e source d'émissions de gaz à effet de serre. 70% des émissions sont enregistrées au niveau des cimenteries. Bouchouareb a indiqué que 10 cimenteries sont dotées de filtres nouvelle génération et que plusieurs entreprises ont été certifiées aux normes ISO. L'ambassadeur de France, Bernard Emié, a, quant à lui, rappelé les enjeux de la COP21 soulignant que l'Algérie « est un partenaire clé » dans ce processus. Selon lui, « il y a une prise de conscience collective surtout avec l'engagement de la Chine et des Etats-Unis ». Il a, aussi, mis l'accent sur la nécessité « de prévaloir le principe de la responsabilisation ».