Les négociations de Kyoto puis de Copenhague n'ont abouti à aucun résultat concret On ne peut pas ne pas avoir froid dans le dos quand on sait que le réchauffement climatique impactera lourdement les pays de la région Mena, dont l'Algérie, à partir de 2080, si rien n'est entrepris. La Terre entière a le regard tourné vers Paris où se joue, dès aujourd'hui et jusqu'au 11 décembre prochain, le futur de la planète confrontée à une série de catastrophes naturelles dont l'ampleur culminera à partir de l'an 2100. L'ouverture solennelle de la 21e Conférence sur le climat, baptisée COP 21, verra réunis, outre les grandes instances internationales comme l'ONU ou l'Union européenne, quelque 195 Etats dont bon nombre de leaders, présidents ou chefs de gouvernement, viennent conférer à cette rencontre capitale un air de grande messe où les bons sentiments devraient être de mise. Mais ce serait compter sans les grands pollueurs que sont les Etats-Unis, la Chine et plusieurs autres pays émergents qui récusent par avance l'idée avancée par le président français François Hollande de décisions contraignantes pour sauver ce qui peut l'être de la couche d'ozone et réduire sans délai aucun les émissions de gaz à effet de serre. Les bons sentiments sont une chose et les intérêts socio-économiques en sont une autre. Que certains continents dont l'Afrique soient gravement menacés par la désertification et le réchauffement climatique, impactant à plus ou moins court terme les ressources hydriques qui iront en se réduisant telle une peau de chagrin et généreront des guerres sans merci, notamment dans la région Mena, peut paraître secondaire. Nombreuses sont les questions que les experts devront aborder, les grands enjeux de la réduction de 2° C du réchauffement étant clairement établis. Il faut en effet débattre des investissements dans les énergies renouvelables qui demeurent malheureusement très en-deçà des objectifs envisagés lors de la 20e Conférence ou Sommet de Copenhague, en 2009, dont les résultats furent d'une dramatique indigence pour l'humanité tout entière. A Paris, des réponses concrètes doivent être apportées aux questions pendantes sur l'encouragement des investissements en énergie solaire pour passer de 310 milliards de dollars en 2014 à un chiffre de 600 milliards d'ici 2020, l'essor des industries propres et l'application généralisée de la taxe carbone pour ne citer que ces quelques aspects. On ne peut pas ne pas avoir froid dans le dos quand on sait que le réchauffement climatique impactera lourdement les pays de la région Mena, dont l'Algérie, à partir de 2080 si rien n'est entrepris. Car les températures augmenteront de 4°C et les villes subiront un syndrome dit de magma urbain, de sorte que les ressources hydriques seront très amoindries et que la fonte du pergélisol, dont la couche gelée protège l'environnement, dégagera peu à peu du méthane, un gaz qui amplifiera les dégâts subis par la couche d'ozone. Inscrite dans la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc) et faisant suite à la 11e conférence des parties au protocole de Kyoto (CMP-11), la réunion de Paris qui se tient au Palais des expositions du Bourget, fera-t-elle écho aux dispositions adoptées par la Medcop 21 des 4 et 5 juin 2015 à Marseille? Il convient de l'espérer. Mais depuis la première Conférence de Stockholm en juin 1972 qui aura permis d'inscrire la question de l'environnement au rang de problème international majeur, force est de reconnaître que les avancées sont minimes, sinon infimes, eu égard aux risques énoncés. Couronnée par l'adoption d'une déclaration de 26 principes, d' un plan d'action fort de 109 recommandations, elle aura permis au moins la création du Programme des Nations unies pour l'environnement et servi de base au Sommet de la Terre ou conférence de Rio en 1992. Depuis lors, les négociations de Kyoto puis de Copenhague n'ont abouti à aucun résultat concret, tout au plus des voeux pieux et quelques déclarations de pure forme destinées à maintenir un semblant d'engagement dont on a constaté, quelques années plus tard, l'inanité. On comprend aisément pourquoi François Hollande, pourtant confronté à des urgences et des défis politiques et sécuritaires aussi prégnants, s'est investi sans compter pour le succès de cette réunion qualifiée par certains cercles de «rencontre de la dernière chance». Les assurances que lui ont donné ses homologues américain et chinois vont-elles se traduire par les engagements concrets qu'il n'a cessé de promettre tout au long de son périple planétaire? Prions pour que son bâton de pèlerin soit auréolé de la chaleur de Lourdes...