Une réunion entre bilan et prospective L'Algérie compte saisir cette opportunité pour réaffirmer son soutien au processus en cours sous l'égide de l'ONU dans le but de conclure l' accord qui aboutira à la désignation d'un gouvernement d'union nationale. La 7e réunion ministérielle ordinaire des pays voisins de la Libye (Algérie, Egypte, Soudan, Niger, Tchad et Tunisie) s'ouvre aujourd'hui à Alger. Elle s'inscrit dans le prolongement de la rencontre de N'Djamena (Tchad) en juin dernier et accueillera, outre l'ensemble des pays voisins de la Libye, les représentants de l'Union africaine, de la Ligue arabe et de l'Union européenne ainsi que le nouveau représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Martin Kobler. Devraient être également concernées les délégations libyennes mandatées par les deux parties en lice. Le premier objectif de cette réunion est de permettre aux pays voisins de la Libye et aux délégués des organisations régionales et internationales de s'informer mutuellement de la situation actuelle en Libye ainsi que de son impact dans la région, en vue de procéder à l'analyse des tout derniers développements. L'Algérie compte, en outre, saisir cette opportunité pour réaffirmer son soutien au processus en cours sous l'égide de l'ONU dans le but de conclure l'accord qui aboutira à la désignation d'un gouvernement d'union nationale. Alger souhaite clairement accélérer le processus car la situation menace de devenir problématique eu égard à l'avancée graduelle des groupes terroristes dont l'Etat islamique qui ne cache pas ses ambitions d'étendre son influence au-delà de Derna et de Syrte. La constante de cette démarche qui aurait pu déjà être couronnée de succès, n'eussent été les multiplications des lieux de négociations en fin de compte improductives, privilégie la recherche d'une solution politique «inclusive», pour reprendre un mot devenu à la mode, seule manière de préserver l'unité, l'intégrité territoriale et la souveraineté de la Libye. Convaincu du rôle de leadership de la médiation onusienne dans cette approche d'une solution politique, garante d'un retour effectif à la paix et à la sécurité, l'Algérie a constamment apporté son appui au représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, par son engagement franc et soutenu. Elle a ainsi accueilli les premières négociations le 10 mars 2015 auxquelles étaient conviés les partis et les personnalités politiques libyennes, puis ce dialogue a été élargi en avril et en juin à d'autres sphères d'influence, notamment les chefs de tribus. Comme elle a impulsé la 6ème réunion du Groupe des pays voisins le 5 juin à N'Djamena, et conforté la réunion deux jours plus tard de la tripartite regroupant autour de notre pays l'Italie et l'Egypte. Autant d'étapes, autant d'efforts qu'il s'agit donc de fructifier en gardant à l'esprit l'urgence de la solution politique tant les dangers du terrorisme sont devenus manifestes comme on l'a observé ces dernières semaines en Egypte, avec l'avion russe crashé dans le Sinaï, en Tunisie et à Paris. Un signal encourageant est venu de Tobrouk et de Tripoli, 92 membres du Parlement reconnu par la communauté internationale ayant procédé à une Déclaration de soutien au gouvernement d'union préconisé par la médiation onusienne et des propos similaires ayant été émis par le Conseil général national (CGN) conscients que l'Accord demeure la «seule voie à même de rétablir la stabilité et de préserver l'unité de la Libye». Cette initiative a d'ailleurs été aussitôt saluée par l'Algérie et d'autres pays dont les Etats-Unis, dans une déclaration conjointe sur la Libye, diffusée samedi dernier par le Département d'Etat américain. Les gouvernements d'Algérie, de France, d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne, de Tunisie, des Emirats arabes unis, du Royaume-Uni et des Etats-Unis saluent la signature de la déclaration de soutien à un gouvernement d'union nationale par la majorité de la Chambre des représentants», notant que la majorité des membres du CGN «tiennent fermement à l'appui d'un gouvernement d'union nationale», est-il souligné dans cette déclaration. Reste à conclure au plus vite les bonnes dispositions des uns et des autres et cette réunion va permettre d'apporter un nouveau souffle à un processus de négociations trop longtemps laborieux et en-deça des promesses maintes fois réitérées. En apportant son soutien à Fayez El-Sarraj, candidat au poste de chef de gouvernement d'union nationale en Libye, l'Algérie qui partage avec les autres pays membres du Groupe des pays voisins menacés soit par Daesh et Al Qaîda soit par Boko Haram, le voeu d'une solution aussi proche que possible fera en cette circonstance le bilan et la feuille de route du chemin qui reste à parcourir pour gagner la paix...