L'échec est là Le congrès de l'opposition, maintes fois annoncé par certains opposants et relayés par la presse, n'aura pas lieu. C'est que, nous explique-t-on, il n'a aucune raison de se tenir. Un congrès de l'opposition. Cette idée, plusieurs fois rabâchée par la presse et certains hommes politiques, semble devenir, au fil des jours, une idée fétiche. Certains journalistes et militants en parlent comme d'un fantasme longtemps entretenu et pas encore réalisé. Djamel Zenati, ex-député du FFS, s'emploie même à en revendiquer la paternité tant, il est vrai, cette idée fétiche est assez gonflée par les médias pour représenter un centre d'intérêt. Même conjoncturel. Il n'en est rien. Le congrès de l'opposition n'aura pas lieu et ce que la presse appelle «Mazafran II» n'est qu'un abcès de fixation qui ne tardera pas à être crevé. C'est une source très bien informée de l'intérieur de la Cltd qui nous l'a confirmé. «le congrès de l'opposition, ça reste une idée. Une idée qui n'a jamais été discutée officiellement au sein de l'Instance. Des voix en parlent dans les médias, mais concrètement, il n'en est rien pour le moment,» nous a-t-on révélé. Ainsi, contrairement à ce qui se dit dans la presse, Mazafran II n'a même pas été mis sur la table des discussions et ceux qui en parlent font davantage état de leurs intentions que de leurs véritables plans d'action. Pourquoi donc? S'agit-il d'un ballon de sonde visant à évaluer les possibilités d'adhésion des uns et des autres à une pareille initiative? Peut-être. Néanmoins, selon notre source, «en plus du fait que cette idée n'a jamais été discutée officiellement au sein de la Cltd et de l'Icso, les partis qui composent ces deux entités peinent à se dessiner une perspective commune et à tracer des objectifs clairs». De plus, nous a-t-on ajouté, «la première conférence organisée par l'opposition à Zéralda a été une grande réussite aussi bien sur le plan politique que sur les plans symbolique et médiatique. Elle était une rencontre de haut niveau de par la qualité des participants et des interventions, mais aussi par leur nombre. Cette rencontre constitue un moment fondateur et la plate-forme qui en est sortie est adoptée par toute l'opposition». Depuis, la situation a évolué et, laisse-t-on entendre, pas au bénéfice de l'opposition, dont certains pans ont préféré agir en solo quitte à s'affaiblir et à se discréditer. «Organiser un congrès de l'opposition dans les conditions actuelles qui ne permettent pas de ratisser plus large, c'est indéniablement une remise en cause de la plate-forme de Mazafran qui, elle, a pu réunir toute l'opposition. Si on doit organiser un congrès ou ce qui peut être appelé Mazafran II, c'est pour mieux faire, c'est pour renforcer davantage Mazafran I, pas pour le contraire et, en ce moment, ceci n'est pas possible. Il ne s'agit pas de se réunir pour le plaisir de le faire», a également expliqué notre source. Par ailleurs, il nous a été précisé que «la transition démocratique est la seule voie de sortie de la crise actuelle et la plate-forme de Mazafran exprime parfaitement cette exigence». «L'heure est à la sensibilisation, à la mobilisation sur le terrain», a-t-on fait savoir en laissant comprendre que ceux qui parlent de congrès de l'opposition sont ceux qui ne veulent visiblement pas aller sur le terrain. Bien entendu, actualité oblige, les questions inhérentes à la LF 2016, l'initiative des 19-4 ont été largement commentées lors de la réunion de l'Instance de suivi et de concertation de l'opposition (Icso). Dans ce sens, si l'initiative des 19-4 n'a pas fait l'unanimité, la question ayant été jugée banale et, au final, reléguée au second plan, la loi de finances qui vient d'être votée sur fond d'affrontements verbaux et physiques entre les députés du FLN et du RND et ceux de l'opposition parlementaire a occupé la part du lion. Mais, comme attendu, l'idée d'organiser un congrès de l'opposition a effleuré quelques bouches et a permis à quelques fantasmes de se mettre en branle. Sans plus. Un plan d'action par contre a été adopté par l'Icso et qui vise à aller vers une mobilisation de l'opinion autour de la question de la transition démocratique qui, selon tous les membres de l'Instance, reste l'urgence du moment.