Le communiqué du parti de Benflis critique la logique «purement comptable» de la loi de finances 2016. Talaie El Hourriyet se solidarise totalement avec les partis de l'opposition représentés à l'APN. Dans un communiqué sanctionnant la réunion de son bureau politique, le parti de Ali Benflis rejoint donc les formations de l'opposition dans l'analyse qu'elles font sur la loi de finances 2016. Ainsi, le BP souligne que la loi de finances vise «à faire supporter le fardeau des ajustements que requiert la crise économique actuelle par les seules couches les plus vulnérables de la collectivité nationale à l'exclusion des réseaux et des clientèles économiques accapareuses et prédatrices de ce régime», souligne le communiqué. Cela amène Talaie El Hourriyet à témoigner «de sa grande inquiétude quant à l'influence gagnée par les forces de l'argent douteux dans l'orientation de la législation nationale vers la satisfaction de leurs intérêts illégitimes et indus». Cette position, qui dénonce «l'oligarchie», est en tous points identique à celle du Parti des travailleurs, dont la secrétaire générale était une farouche adversaire à Ali Benflis lors de la dernière élection présidentielle. Les extrêmes se rejoignent donc pour concentrer leur tir sur le pouvoir. De là à voir les deux formations dans une alliance de l'opposition, il y a tout un monde qu'aucune d'elles ne voudra traverser. Il reste, néanmoins, que le parti de Ali Benflis, sans doute «impressionné» par la réaction des députés de l'opposition a décidé de ramer dans le sens du vent, même si cette attitude va à l'encontre de son propre programme, lequel est clairement libéral. En plus de ne pas assumer les penchants «droitiers» de la loi de finances 2016, Talaie El Hourriyet aborde des aspects techniques de la LF 2016, regrettant que celle-ci «ait consacré une démarche excluant les dépenses de fonctionnement des sacrifices à consentir et pénalisant de manière pesante et irresponsable les seules dépenses d'équipement». Une approche comme une autre et une critique qui ne répond pas à la question fondamentale celle des déficits qu'occasionnera la baisse des prix du pétrole. Le communiqué du parti de Benflis n'évoque pas la question et se contente de critiquer la logique «purement comptable» de la loi de finances, tout en mettant en exergue l'exclusion des «nécessaires réformes structurelles profondes qu'exige le redressement des dysfonctionnements dont souffre l'économie nationale.» Le communiqué ne souligne pas la nature de ces réformes qui seront, disent les observateurs, douloureuse pour les couches sociales et des millions de travailleurs. Au plan de l'action politique de l'opposition, le parti de Benflis «a exprimé sa satisfaction quant à l'état d'avancement des travaux préparatoires des assises de l'opposition nationale.» Des assises reportées de deux mois et minées par l'entrisme des islamistes qui cherchent à récupérer toute la dynamique, au risque de faire éclater le groupe et réduire à néant un travail de plusieurs mois. Pour ce qui le concerne, par contre, Talaie El Hourriyet affiche sa disponibilité à apporter «toute contribution de nature à unifier les rangs de l'opposition nationale et à renforcer sa cohésion autour de l'objectif commun d'aménagement d'une transition démocratique ordonnée et apaisée qui constitue la voie de sortie de la crise de régime et de l'impasse politique totale qu'elle a générée.» Une position constante de ce parti qui montre un souci permanent quant à la préservation de la paix civile et de la stabilité dans le pays.