Alors que des niches clientélistes, rentières, des milieux de l'argent douteux seront exonérées. A travers le communiqué sanctionnant la réunion de son bureau politique, le parti Talaiou El Hourriyet de Benflis, déplore l'absence d'une véritable stratégie globale et cohérente pour faire face au choc pétrolier. Le document souligne «l'inadaptation de la démarche gouvernementale suivie et la vanité d'un traitement strictement comptable de la crise actuelle». «15 longs mois après l'apparition de la crise énergétique(...), l'Algérie fait figure d'exception, en étant le seul pays encore dépourvu de la moindre stratégie économique globale, face à cette crise...», est-il relevé. Pour Ali Benflis, le projet de loi de finances 2016, comme d'ailleurs la LFC 2015, s'inscrit dans une logique purement «comptable», donc «inapte» à mettre le pays en position de relever des défis que lui pose la crise économique. De par leur insuffisance, les recettes reprises par le gouvernement face à cette crise, «sont vouées à l'échec et ne pourront qu'aggraver davantage la dégradation de la situation économique actuelle», est-il noté. L'approche étroitement fiscaliste adoptée par le gouvernement n'est qu' «un adjuvant de courte vue» car omettant par-là de s'attaquer aux dysfonctionnements fondamentaux de l'économie nationale qui constituent les véritables causes de son extrême vulnérabilité face à cette crise», peut-on lire également. «La démarche du gouvernement fera supporter le poids de la lourde pression fiscale imposée à certaines catégories de la population et en exonère les niches clientélistes et rentières de même que celles de l'argent douteux qui domine de vastes pans de l'économie nationale», souligne-t-on. «Cette démarche approximative, improvisée et insuffisamment mûrie inclut l'annulation irréfléchie de projets de développement, (...) alors qu'il aurait été plus utile que le gouvernement réduise les dépenses de fonctionnement et s'abstienne de diminuer le seul budget d'équipement», indique-t-on. Sur un autre registre, le bureau politique a appelé à la poursuite de l'élargissement de l'Isco dans l'objectif d'unifier et de consolider les rangs de l'opposition autour de la promotion de l'alternative démocratique. Le BP a exprimé la disponibilité de Talaiou El Hourriyet à participer activement à la préparation et à contribuer au succès du deuxième congrès de l'opposition dont le projet politique vise à sortir le pays de l'impasse politique à laquelle il est confronté, à surmonter la crise de régime actuelle et à mettre le pays sur la voie du changement démocratique consensuel, ordonné et apaisé. S'agissant du projet de révision constitutionnelle décliné dans le dernier message présidentiel, il est souligné que «le dépassement de la crise de régime du fait de la vacance du pouvoir, de l'illégitimité des institutions et de la situation de quasi- cessation d'activités dans laquelle elles se trouvent ne peut être circonscrit dans les limites de ravalements constitutionnels de façade». Par conséquent, est-il ajouté, le règlement de la crise politique passe par «le retour au choix du peuple souverain à travers des élections effectivement mises à l'abri de la fraude». A cet effet, le bureau politique a renouvelé la demande instante de création d'une instance nationale indépendante de préparation, d'organisation et de contrôle de l'intégralité des processus électoraux à venir. Il est conclu que l' instance proposée dans le dernier message présidentiel, dont les prérogatives seraient limitées à la seule surveillance des élections, procéderait d'une volonté de perpétuer sous d'autres formes et par d'autres moyens le système de la fraude devenu endémique dans le paysage politique national».