Phénomène du siècle, le caractère massif de l'émigration motivée par le déclassement social dans les pays du Bassin méditerranéen, les migrants avec une cause commune, tentent de chercher la clémence pour leur destin sous d'autres cieux, l'Europe notamment. Encouragée par les mutations sociales pour les uns, politique pour les autres, l'émigration constitue une soupape de sécurité pour les pouvoirs. Face à l'incapacité des stratégies économiques à créer suffisamment d'emplois pour absorber les jeunes arrivants sur le marché du travail, l'expatriation est devenue un viatique pour un nombre croissant de jeunes. De la communauté méditerranéenne, une façon privilégiée, quoique risquée car, souvent illégale et mortelle. Le caractère massif des migrations au cours des Cinq dernières décennies en a fait un élément central de l'imaginaire dans les pays de la Méditerranée, cultivé sans cesse par les journalistes, les écrivains et les cinéastes. Aujourd'hui, on se demande quel regard porte le cinéma de cette édition sur l'émigration. Une thématique se retrouvant au coeur de la fabrique cinématographique des grandes projections du Festival méditerranéen d'Annaba. Une réponse à laquelle répondra peut-être 'Frontières'' de son réalisateur Dajadjam Mostéfa ou encore 'La Pirogue'' de Moussa Touré, sinon 'Les Messagers'' de Laetitia Tora.