38% de la superficie agricole locale à Tizi Ouzou sont occupés par l'oliveraie Malgré la conjoncture internationale favorable, la production algérienne n'arrive pas à intégrer les places internationales. Il faut arrêter l'errance économique de la wilaya de Tizi Ouzou. Certains connaisseurs en matière de culture d'olive préconisent carrément des états généraux réunissant tous les acteurs du créneau, experts et économistes pour mettre au clair les causes apparentes et occultes de cette déviation. Tizi Ouzou a une économie à vocation oléicole. C'est toute une vocation. Preuve en est que 38% de la superficie agricole locale sont occupés par l'oliveraie. Dévier de cette vocation signifierait la décimation de l'oliveraie pour la remplacer par d'autres formes de culture. Les statistiques émanant de la DSA de la wilaya confirment cette vocation, sauf que les efforts pour aider la population à passer à l'utilisation des moyens modernes ne sont pas mis en oeuvre. En effet, des statistiques de la DSA font état d'une augmentation de 20% de production en rapport avec la récolte de l'année précédente avec 450 quintaux soit huit millions de litres d'huile. Mais, face à ces prévisions optimistes, la région continue encore de pratiquer la récolte avec des méthodes archaïques. La nature morcelée et familiale de l'oliveraie y est également pour beaucoup dans cette incapacité à développer la filière. Il n'est pas nécessaire d'énumérer les moyens techniques modernes de récolte, mais il est facile de constater l'absence de l'huile d'olive de Kabylie ou de toute l'Algérie sur les circuits commerciaux internationaux. Pourtant, tout indique que la conjoncture à l'international est très favorable pour s'insérer dans les places marchandes mondiales. Les prévisions annoncent en effet, un recul de production du plus grand producteur mondial d'huile d'olive, l'Espagne. A cause de la chaleur, l'Espagne voit sa récolte baisser de près d'un tiers. Pour combler le déficit, un pays voisin de l'Algérie se présente, la Tunisie, pour exporter son huile à l'Espagne, qui compte garder sa part de marché mondiale estimée à 45%. Selon les mêmes statistiques présentées par le secrétaire de la Fédération espagnole de l'industrie des producteurs d'huile d'olive, Enrique Delgado, la Tunisie prévoit donc l'exportation de 170.000 tonnes, au profit des industriels espagnols courant 2016. Aussi, la Tunisie qui a toujours compris que l'huile d'olive est sa vocation, profitera de cette conjoncture internationale favorable, qui voit les prix de l'huile augmenter de 38% sur les places internationales. Chez nous, en Algérie, on continuera à pérorer sur les fluctuations du prix du baril de pétrole arrimé aux humeurs de quelques lunatiques monarques du Golfe.Par ailleurs, notons que les responsables de la filière d'huile d'olive de Kabylie sont doublement responsables de cette déviation de vocation. D'abord, ils démontrent chaque jour leur incapacité à faire adopter aux populations les moyens modernes mis à leur disposition et les faire profiter des enveloppes financières volumineuses qui leur sont réservées, chaque saison. Ensuite et surtout, ils répondront devant l'Histoire d'avoir dilapidé un label ancestral, légué par les anciennes générations. Car en effet, ces dernières années, l'on voit la renommée de l'huile d'olive de Kabylie dilapidée par des charognards véreux, qui engrangent de l'argent en vendant aux Algériens une huile d'olive contrefaite de Kabylie. Enfin, il est à rappeler que l'absence de laboratoire de certification entrave considérablement les efforts et les initiatives, visant l'exportation de cette huile. Mais au lieu d'attendre toujours l'Etat, les opérateurs pourraient, selon l'avis des experts, financer en partenariat l'acquisition de ce matériel.