L'ouverture du Festival international du cinéma d'Alger - Journées du film engagé - aura lieu le 12 décembre prochain avec le documentaire les 18 fugitives de Amer Shomali et s'étalera jusqu'au 19 décembre. C'est à la salle El Mougar que se tiendra la majeure partie de la programmation de la 6e édition Festival international du cinéma d'Alger, mais aussi à la cinémathèque algérienne, sise, Larbi Ben M'hidi pour la rediffusion des films, qui comprend cette année 10 documentaires et neuf longs métrages fiction issus de différents pays. Des films choisis sur près de 70 oeuvres visionnées. «Ce qui n'est pas facile pour nous», fera-t-on remarquer. Pour en parler, un point de presse a été animé mardi matin, respectivement par Zehira Yahi et Ahmed Bejaoui, commissaire et programmateur du festival. Cette édition comprendra trois hommages, ou «évocations» telles que soulignées par Madame Yahi et ce, à Mamamer Mokrane, un des membres du comité de sélection décédé cette année, feu Malik Aït Aoudia qui a déjà présenté ici son film Les sept moines de Tibhirine, et enfin au cinéaste bulgare Cristo Ganev, un homme de 91 ans dont le travail engagé sera salué par la projection notamment de son film La fête de l'espoir où il est question d'images de liesse des trois premiers jours de l'indépendance de l'Algérie. «Un petit bijou» dira M.Bejaoui. Et Madame Yahi de faire remarquer à propos du film de clôture, hors compétition: «Nous avons choisi le film Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent, techniquement et artistiquement il est en deçà des autres, mais c'est un film d'un optimisme formidable. Il ouvre des perspectives dont nous avons besoin nous les humains, surtout dans ces conditions difficiles que traverse l'humanité...» Aussi, pour départager l'ensemble des films présentés, deux jurys seront là pour ce faire. Côté documentaire, c'est Mehdi Lalloui qui sera président du jury. Il sera épaulé dans sa tâche par Mila Turaljic de la Serbie, Philipe Rostan et Guy Chapouillet de France et enfin Hady Zaccak du Liban. Côté long métrage fiction, le jury présidé par Belkacem Hadjadj sera constitué de Kahina Attia Riveli de Tunisie, Mayse Gargour de la Palestine, l'acteur Khaled Benaïssa qui vient d'être distingué à Abidjan par TV5 Monde pour le Prix de la francophonie du meilleur second rôle dans le film El Wahrani et enfin le réalisateur algérien et acteur Rachid Ben Allal. «Pourquoi il est urgent d'enseigner le cinéma» est une table ronde modérée par Ahmed Bejaoui et qu'animera Guy Chapouillé qui nous racontera comment il a créé l'Ecole supérieure de l'audiovisuel (l'Esav) au sein de l'université de Toulouse, devenue une des écoles de cinéma les plus prestigieuses d'Europe. Les matinées du 15-16-17 décembre, à partir de 11h seront marquées par des rencontres autour du documentaire avec Larbi Benchiha, Jihan El Tahri, Yannis Youlountas, Lam Le, Nada Tarraf et Paula Palacios. Le vendredi 18 décembre à 11h se tiendra une table ronde autour de «la jeunesse, au coeur du cinéma engagé» et sera animée par Fadila Mehal, journaliste et experte du cinéma. Interrogée sur les critères de sélection, Madame Yahi notera l'intelligence du propos, l'originalité, la qualité cinématographique et l'humanisme. «Le film nous plaît, peut même nous irriter, mais il attire» et de dire: «C'est ce qui fera que le film, notamment de Hassan Ferhani, Fi rassi un rond-point nous accroche et nous touche. Nous avons été très sensibles à ce film.» Questionné sur l'impact du politique sur le choix des films, M.Bejaoui dira que la «politique est liée à plusieurs causes dont l'environnement, la femme, la Palestine, le Sahara occidental, les enfants etc. même s'il est vrai que même un film humoristique peut être engagé». Et de relever qu' à travers la programmation du film Opération Maillot d'Okacha Touita c'est «une façon pour nous de rendre hommage à tous ceux qui ont fait «le choix de l'Algérie» pour paraphraser le titre du livre de Pierre et Claudine Chaulet. Pourquoi ne pas rendre hommage à un cinéaste algérien plutôt qu'un cinéaste de l'Europe de l'Est? et Mme Yahi de répondre à juste titre: «Nous n'honorons pas un pays mais un individu...» Enfin, estimant qu'il n'y a pas tant que ça de festivals autour du cinéma, Mme Yahi a fait savoir néanmoins que le comité réfléchira à «réorganiser ce calendrier des festivals». Suite à cela, les conférenciers nous inviteront à un prochain point de presse à la fin du festival pour établir le bilan et faire une évaluation du festival et penser en commun accord avec les médias de «comment lancer pour la prochaine édition le Prix de la presse».