Le dénonciateur avait fait l'objet de quatre plaintes pour menaces et extorsions. Un article publié par le journal espagnol, El Mundo, cite l'entreprise nationale, l'Algérienne des eaux, dans un scandale de corruption où sont impliquées d'importantes personnalités politiques d'Espagne. Les noms de Gustavo de Arístegui, actuel ambassadeur d'Espagne en Inde et Pedro Gomez de la Serna, député du Parti populaire espagnol, reviennent dans deux lettres envoyées aux services anticorruption espagnols. Le «délateur», un associé de l'entreprise Voltar Lassen a mis à nu la mécanique qui épingle les deux responsables politiques, mais qui remonte également jusqu'à des cadres de l'ADE. Concrètement, un certain Cristobal Tomé, intermédiaire présent en Algérie, affirme avoir donné de l'argent à des membres des familles des cadres de l'Algérienne des eaux. Cela contre l'obtention d'un contrat de construction et de montage d'une canalisation. Le projet en question est celui de la station de dessalement d'eau de mer à Souk Tleta, dans la wilaya de Tlemcen. La précision de la lettre amène à identifier assez facilement les mis en cause, si cette accusation s'avérerait fondée. En tout cas, le montant du contrat et «l'enveloppe en liquide» sont assez impressionnants pour passer inaperçus En effet, on parle d'un contrat de 250 millions d'euros et la commission est de 1% que toucheraient Arístegui et De la Serna, via leur société Voltar Lassen. Jusque-là tout semble «mouiller» les responsables politiques espagnols et les cadres de l'Algérienne des eaux, sauf que ces accusations, avant d'arriver à El Mundo ont déjà été démantelés par Pedro Gomez de la Serna. Il a, en effet, démenti en bloc les accusations de son ancien associé. On apprend que ce dernier avait fait l'objet de quatre plaintes pour menaces et extorsions. Le parlementaire espagnol n'a pas manqué de souligner que ses activités professionnelles en dehors du territoire espagnol sont transparentes et légales. En ce qui le concerne, l'ambassadeur Arístegui a indiqué s'être retiré des affaires et transmis toute la responsabilité de la société à son fils. Ces réactions n'empêchent pas que des contrats aient été bel et bien cités et qu'une entreprises publique algérienne y soit justement ou injustement mêlée. La justice espagnole se saisira-t-elle de cette affaire? Auquel cas, on saura, si ce scandale est fondé ou est-ce juste des élucubrations d'un associé revanchard.