Le mécanisme de conversion de la dette algérienne en investissement n'intéresse pas les firmes espagnoles. Le retour de la compagnie espagnole Iberia en Algérie n'est pas à l'ordre du jour. C'est du moins ce qu'a déclaré hier M. Juan Lena, ambassadeur d‘Espagne à Alger en marge d'une rencontre d'affaires algéro-espagnole organisée à l'hôtel El-Aurassi. “D'après ce que je sais, Iberia, pour le moment, ne va pas venir. Mais le gouvernement espagnol a autorisé une compagnie espagnole privée à desservir l'Algérie”, affirme-t-il. Eu égard aux relations politiques et économiques, qualifiées de denses entre les deux pays, la question peut paraître “inconcevable”. Le gouvernement espagnol soutient que “l'Algérie fait partie des 9 pays prioritaires pour l'Espagne”. Cependant cette “bonne volonté politique” n'a pas sa traduction sur le terrain des affaires. Les investissements directs espagnols en Algérie ne sont pas au niveau des relations politiques. Se sont les égyptiens (30% des investissements directs réalisés en Algérie) et les Koweitiens qui s'impliquent le plus. Le mécanisme de la reconversion de la dette algérienne contractée auprès de l'Espagne, reconversion qui porte sur un montant de 40 millions de dollars, semble-t-il, n'intéresse pas les entreprises espagnoles. “Pour le moment, il faut dire qu'il n'y a pas beaucoup d'entreprises qui optent pour ce type de financement”, reconnaît l'ambassadeur d'Espagne à Alger, sans évoquer les raisons de cette défection. M. Juan Lena précise tout de même que l'Espagne est “prête à fournir beaucoup de moyens pour que la reconversion de la dette puisse servir de cadre approprié pour aider les investissements espagnols en Algérie”. L'Espagne se dit aussi disposée à augmenter “les financements concessionnels”. L'ambassadeur d'Espagne à Alger affirme que seule l'entreprise Fertiberia, dans le cadre de son partenariat avec Asmidal, a opté pour le mécanisme de la reconversion de la dette algérienne contractée auprès de l'Espagne. Seulement la privatisation des entreprises publiques n'intéresse pas beaucoup les Espagnols. “La réponse n'est pas significative au-delà du cas de Fertiberia. Il faut que les entreprises viennent investir en Algérie dans le cadre des privatisations”, plaide l'ambassadeur d'Espagne à Alger. M. Juan Lena estime aussi que c'est le moment pour les établissements financiers espagnols de s'implanter en Algérie. “Il faut qu'ils viennent”, estime-t-il. M. Juan Lena annonce la venue du ministre de l'Industrie espagnol. Il aura des entretiens aujourd'hui avec le ministre de l'Energie et des Mines ainsi qu'avec le ministre des Finances. Un accord sera signé avec le département de la Petite et moyenne entreprise. L'Espagne, qui est présente dans les grands projets : dessalement d'eau de mer, ciment blanc, électricité, souhaite faciliter et encourager le développement des petites et moyennes entreprises. Un accord de coopération pour la promotion de l'investissement entre l'Institut espagnol du commerce extérieur (Icex) et l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi) a été signé hier. Cet accord a été signé par le directeur général de l'Andi, M. Baghdadli Abdelmadjid, et le secrétaire d'Etat du Tourisme et du Commerce d'Espagne, M. Pedro Mejia, en présence du ministre du Tourisme, M. Noureddine Moussa. M. Baghdadli a indiqué que “cet accord permettra à l'Andi d'apporter son soutien et des facilitations nécessaires au développement des investissements espagnols en Algérie sous forme de partenariat ou d'investissements directs”. M. Baghdadli Abdelmadjid a, par ailleurs, déploré “l'insuffisance marquée des opérateurs économiques espagnols dans le domaine de l'investissement” en Algérie, en appelant la partie espagnole à “faire un effort”, notamment en encourageant l'installation de banques espagnoles sur le marché algérien et le renforcement des liaisons aériennes entre les deux pays, actuellement assurées seulement par Air Algérie. M. R.