Les subventions de l'Etat octroyées au prorata du nombre d'élus dans les assemblées, motivent la participation de certains partis. Les sénatoriales partielles qui se tiendront le 29 du mois en cours seront caractérisées, notamment par le duel classique FLN-RND. Les 72 sièges à pourvoir lors de cette échéance, dont 48 élus au suffrage universel et 24 désignés par le président de la République, sont très convoités. Le parti de Amar Saâdani veut retrouver sa suprématie au niveau de la chambre haute du Parlement tandis que la formation d'Ahmed Ouyahia veut sauvegarder sa majorité. Le FLN qui a achevé ses primaires a d'ores et déjà mis le cap sur la campagne en prévision de cette élection. Le secrétaire général du parti majoritaire au Parlement, a réuni mardi dernier les heureux et malheureux candidats aux primaires de son parti pour tenter d'atténuer le mécontentement qui s'est emparé des non-élus aux primaires, en les remerciant de leur contribution. Des rencontres avec les élus locaux seront organisées par le parti dans le cadre de la campagne. Outre le bon déroulement des opérations des primaires, les superviseurs du FLN, un parti qui a enregistré une inflation de candidatures, ont noté également dans leurs comptes rendus soumis au SG, «l'insatisfaction de nombreux candidats qui n'ont pas passé le cap des primaires», selon le chargé de communication de ce parti, Hocine Khaldoune. A cela s'ajoute la volonté affichée par les adversaires de Saâdani de prendre part à cette élection. En tout état de cause, Saâdani, qui développe un discours de la «majorité partisane», en feignant d'ignorer que ce principe n'est pas consacré dans l'actuelle Constitution, vise aussi le siège de la présidence de la chambre haute, selon certaines indiscrétions. Quant au RND qui a achevé ses primaires, depuis bien longtemps, il «a donné la latitude à ses coordinateurs de wilayas de concocter des alliances, mener campagne et ficeler leur stratégie à leur guise», selon le porte-parole de cette formation, Seddik Chihab. Le parti d'Ahmed Ouyahia, qui dispose actuellement de 45 membres au Conseil de la nation, tentera de remplacer ses 19 sénateurs, en fin de mandat, pour garder sa majorité. Comme «troisième force politique», le MPA qui dispose de près de 1 600 élus locaux, «présentera des candidatures à travers un dizaine de wilayas», selon un membre de sa cellule de communication. Ce parti déclare avoir une chance d'arracher au moins trois à quatre sièges au Sénat lors de la prochaine échéance. Ces joutes, la seule échéance sur le calendrier électoral de l'année en cours, mobilisent les états-majors de ces deux partis et d'autres. La nouveauté dans ces joutes est la participation des formations politiques habituées généralement à boycotter ces élections. Le RCD sera présent au niveau de six wilayas, selon le chargé de communication de ce parti, Athmane Mazouz. Le FFS, qui dispose de deux sénateurs participera également à ces élections à travers cinq à six wilayas, notamment Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira, Boumerdès et Alger. Ainsi, hormis le PT qui s'inscrit contre le bicaméralisme parlementaire, le TAJ qui n'est pas concerné, le MSP qui boycotte, le RCD, le FFS, le MPA et le FNA prendront part à cette compétition. Ces formations préparent activement ces élections. Du côté des formations islamistes, le MSP, qui boycotte ces élections, a laissé libre arbitre à ses militants au niveau des wilayas. Les subventions de l'Etat octroyées au prorata du nombre d'élus dans les assemblées, motivent leur participation, d'autant plus qu'une instruction a été donnée récemment par le ministre de l'Intérieur pour l'application de l'article 58 relatif au volet financier de la loi organique sur les partis politiques. Les dispositions de cet article de la loi n°12-04 prévoit l'octroi d'une aide financière de l'Etat aux partis selon le nombre des sièges obtenus au Parlement et le nombre de ses élus dans les assemblées. Le financement des partis politiques en Algérie reste un tabou dont ni les pouvoirs publics ni les partis eux-mêmes n'aiment à en débattre.