En Afrique, les craintes d'une sécheresse commencent déjà à s'exprimer En Algérie, plus de 50 millions d'hectares connaissent actuellement un niveau de dégradation très avancé, à cause de la sécheresse induite par les changements climatiques. Il est capricieux cette année, l'hiver. Il refuse de s'installer, même dans les pays froids. Moscou sans neige en décembre, c'est sans doute digne d'un fait divers. Même chose pour Montréal. Les froids soufflent de toutes parts mais les illusions d'un hiver qui arrive tombent vite. En effet, selon les prévisions des bureaux de météorologie à travers toute la planète, cette année risque d'être sèche. En Afrique, les craintes commencent déjà à s'exprimer. Les sonnettes d'alarme se font également tirer. En Ethiopie, une sécheresse sans précédent commence déjà à s'installer en raison du phénomène météorologique El Nino. Il s'agit de«la pire sécheresse depuis cinquante ans», a déclaré John Graham, le directeur de Save The Children à Addis-Abeba, dans un communiqué publié lundi 7 décembre. Selon cette ONG britannique, environ 5,75 millions d'enfants seront touchés. Parmi eux, pas moins de 400.000 seront en risque de sévère malnutrition en 2016. Le même phénomène, à savoir El Nino, touche l'Afrique du Sud et les pays limitrophes. Le réservoir naturel en eau douce de la région est de la Sierra Nevada, chaîne montagneuse de l'est de la Californie. Les eaux qui coulent de ses sommets alimentent la région de Livermore ainsi que toutes les régions qui entourent la baie de San Francisco. Mais, depuis quelque temps, sous les effets des changements climatiques, les neiges diminuent en altitude et, par conséquent, les cours d'eau manquent de vigueur. Les agriculteurs, notamment les propriétaires des vignobles et les fabricants de vin de la région, s'inquiètent lourdement, ce qui a d'ailleurs poussé le gouverneur de l'Etat de Californie à déclarer l'état d'urgence. Depuis 2014. Cette sécheresse touche cependant beaucoup d'autres régions du monde, même si le degré change d'un pays à un autre, d'une contrée à une autre. Et L'Algérie est concernée. En effet, dans un document portant Contribution Prévue Déterminée au niveau national (Cpdn) remis par l'Algérie, en septembre dernier, aux instances mondiales chargées du climat, que «plus de 50 millions d'hectares connaissent actuellement un niveau de dégradation très avancé» et que «des populations rurales constituées principalement d'agriculteurs et d'éleveurs pour assurer leur survie «sont contraintes à l'exode vers les grandes agglomérations». Ce même rapport souligne que «la pluviométrie a baissé de plus de 30% au cours de ces dernières décennies». Pour l'année 2015, à la mi-décembre, les pluies se font toujours attendre. Cette situation risque d'entraîner un sérieux stress hydrique. Et ceux qui en subiront les conséquences ne sont pas seulement les agriculteurs, mais aussi la population des villes. Car, en plus de la dépendance de l'agriculture aux eaux de pluie, les barrages risquent de se retrouver à sec. Et les robinets aussi. L'hiver va-t-il poser un lapin à l'Algérie cette année? Pour l'heure, il est encore temps d'attendre. Mais les espoirs vont déjà s'amenuisant.