img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P151215-17.jpg" alt=""Taisez-vous!"" / En politique aguerri, il explique la levée de boucliers des partis de l'opposition: «Ils avaient d'autres objectifs, ils ont été maladroits.» Visiblement très en forme et prêt à en découdre avec ses détracteurs, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb a rendu les coups, hier, à partir de Boumerdès, où il a inauguré une usine de raffinage de sucre, fruit d'un partenariat privé algéro-français. Le ministre a sans doute choisi le lieu et le moment pour répliquer à ses accusateurs. Il n'y a rien de meilleur qu'une unité de production pour affirmer la réussite d'une démarche. En effet, au moment où dans d'autres pays on cherche désespérément à sauvegarder des emplois, en Algérie on en crée par centaines. Le message, même s'il n'est pas dit clairement par le ministre, est clairement «subliminal». Ainsi, à partir de cette «tribune» productive, Bouchouareb trouve très facilement ses mots pour répondre à ceux qui assimilent la re-nationalisation du complexe sidérurgique d'El Hadjar à un échec économique du gouvernement. «Ce sont eux les responsables de cette catastrophe», lance-t-il à certains anciens responsables qui ont validé la privatisation d'El Hadjar et critiquent aujourd'hui la décision de l'Exécutif de racheter le complexe. L'allusion à Hamid Temmar qui s'est récemment exprimé sur la politique du gouvernement est on ne peut plus claire. «Il y a d'anciens collègues qui commentent la nationalisation d'El Hadjar. Quand je suis arrivé, El Hadjar fonctionnait à 10% et il était en faillite», rappellera le ministre de l'Industrie, histoire de rappeler chacun à ses responsabilités. Et si aujourd'hui le complexe est hors de danger, sauvé, c'est grâce à «l'Etat et le gouvernement», lance le ministre, comme pour noter une action de rattrapage d'une gaffe commise par ceux- là même qui se font aujourd'hui accusateurs de l'action du gouvernement. Aussi, Bouchouareb conseille-t-il aux anciens responsables de la dérive du complexe de «se taire». Ne se contentant pas d'une réponse «superficielle», le ministre de l'Industrie et des Mines enchaîne. «Pourquoi ont-ils laissé la situation arriver à ce stade? Pourquoi ont-ils laissé la Snvi arriver à une situation d'arrêt total de la production?». Ces interrogations qui concernent deux fleurons de l'industrie nationale suffisent à mettre en évidence les mauvais choix des précédents gouvernements, semble souligner Bouchouareb. Concernant la Snvi et les déboires qu'elle traverse, le ministre a été tranchant. «Ceux qui défendent maintenant la Snvi, ils étaient où quand la douane bloquait le matériel de la Snvi?», a-t-il martelé. Et d'expliquer: «Nous avons un plan d'investissement pour la Snvi et je me réjouis que les travailleurs revendiquent la reprise de la production.» Abdessalem Bouchouareb n'oublie personne dans sa contre-attaque et l'opposition qui a vertement dénoncé l'article 66 de la loi de finances 2016 a eu sa part dans les propos du ministre qui n'a pas manqué de souligner que l'article en question n'était pas de son inspiration pour la simple raison qu'il existait déjà dans la loi de finances complémentaire de 2009. En politique aguerri, il explique la levée de bouclier des partis de l'opposition: «Les arguments qu'ils ont utilisé sont fallacieux, ils avaient d'autres objectifs, ils ont été maladroits.» Y a-t-il eu complot contre le gouvernement et les réformes qu'il engage? on n'aura pas de réponse claire du ministre, mais il semble d'après ses propos que la réaction a été quelque part concertée et le chef de file est tout désigné, même s'il ne cite jamais le nom de Louisa Hanoune dans son réquisitoire contre l'opposition. «Une personne, je ne vais pas la citer, revendique dans son programme politique la hausse des taux douaniers, qu'on sorte de la Zone arabe de libre-échange, l'étatisation du commerce extérieur (...). Il y a un seul pays dans le monde qui exerce encore cette politique», a-t-il noté. La référence à la Corée du Nord est on ne peut plus claire. «Ils veulent nous maintenir dans l'immobilisme et le statu quo. Ce temps-là est terminé», a lancé Bouchouareb ouvrant, de fait, un front politico-idéologique, tout en assumant clairement l'orientation libérale insufflée à l'économie du pays.